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L'agresseur de la Défense, ennemi public numéro 1

Des enquêteurs sur le lieu de l'agression d'un militaire le 25 mai 2013 à la Défense [Francois Guillot / AFP]

C’est l’un des hommes les plus recherchés de France. Les autorités mettaient dimanche tout en œuvre pour retrouver celui qui a agressé, samedi à La Défense (Hauts-de-Seine), un militaire en patrouille.

Une attaque à l’arme blanche dont les motivations sont sujettes à interrogations. La section antiterroriste du parquet de Paris, à qui a été confiée l’enquête, est sur ses traces.

 

Les vidéos scrutées à la loupe

Le signalement du suspect a été rapidement diffusé après le drame. Il est décrit comme grand (environ 1,90 m), portant une barbe et vêtu d’un pull et d’un pantalon noirs. Des médias ont évoqué une djellaba portée par l’assaillant, mais cette information n’a pas été confirmée.

Autre donnée : son mode opératoire rapide et discret. Pour blesser d’un coup de lame dans le cou le première classe Cédric Cordier, 23 ans, en patrouille Vigipirate, l’homme a agi par surprise.

Il a profité du fait que sa victime, dont les jours ne sont pas en danger, marchait derrière les deux autres collègues de son groupe, qui ne pouvaient donc rien voir. L’homme n’a rien dit, rien crié, et n’a donc rien revendiqué, avant de se fondre dans la foule.

Dans ce passage fréquenté, entre transports en commun et magasins, de nombreux témoins ont assisté à la scène. Certains ont été auditionnés dès samedi soir, mais leurs versions se sont avérées contradictoires, compliquant les recherches.

Les enquêteurs, pour qui le dossier est prioritaire, disposent aussi des vidéos des caméras de surveillance de la SNCF, de la RATP et d’Unibail, le gestionnaire du centre commercial concerné.

«Elles sont nombreuses», selon une source proche de l’enquête, et pourraient permettre de donner un visage au suspect.

 

Un fou ou un terroriste ?

L’autre question en suspens concerne les raisons de son attaque. L’acte d’un déséquilibré est envisageable, comme c’était le cas le 7 mai dernier dans une gendarmerie de l’Isère.

Existe aussi la piste terroriste, évoquée par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. «On a voulu tuer un militaire parce qu’il était militaire», a-t-il commenté samedi.

Cette agression rappelle d’ailleurs, en moins dramatique, les attaques perpétrées par Mohamed Merah en 2012, mais aussi celle d’un autre militaire, mercredi dernier dans les rues de Londres, par des islamistes radicaux.

«Très médiatisée, l’attaque sur le sol britannique a pu être un élément déclencheur chez un homme voulant s’en prendre à un militaire», note Louis Caprioli, ancien de la DST. L’agression pourrait alors être un acte jihadiste, la figure du militaire étant «un symbole fort de la lutte anti-terroriste».

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, présent au JT de France 2 samedi soir, a de son côté relevé «une forme de comparaison» entre Paris et Londres.

Appelant à la prudence, il a ajouté que la France avait «des ennemis extérieurs mais aussi intérieurs ; non pas des loups solitaires, mais des individus agissant isolément en lien avec une idéologie d’islam radical».

Le chef de l’Etat, lui, a dit vouloir regarder toutes les hypothèses, et n’en écarter aucune avant d’en savoir plus. 

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