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Tony Meilhon face à ses juges

Une voiture de police transportant Tony Meilhon arrive aux assises à Nantes, sous protection policière, le 22 mai 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP] Une voiture de police transportant Tony Meilhon arrive aux assises à Nantes, sous protection policière, le 22 mai 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP]

Tenue noire et queue de cheval, Tony Meilhon a fait son entrée mercredi matin au palais de justice de Nantes, où il devra répondre pendant trois semaines du meurtre de Laetitia Perrais, une jeune fille de 18 ans tuée et démembrée près de Pornic (Loire-Atlantique) en janvier 2011.

Encadré par quatre policiers du GIPN, Tony Meilhon, 33 ans, s'est installé dans le box des accusés et a décliné son identité devant le président de la cour d'assises, Dominique Pannetier. Il a indiqué qu'il acceptait d'être défendu par son avocat, Fathi Ben Brahim.

Ce dernier avait fait savoir avant l'audience que son client entendait faire une déclaration lorsque la parole lui serait donnée.

Puis l'appel des jurés a commencé. Six d'entre eux, quatre femmes et deux hommes, ont été tirés au sort. Quatre jurés supplémentaires ont été tirés au sort en cas d'empêchement des titulaires, compte tenu de la durée particulièrement longue de ce procès.

Reproduction en date dy 28 janvier 2011 à Pornic d'une photo non datée de Tony MeilhonLe procès de Tony Meilhon [- / AFP/Archives]
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Reproduction en date dy 28 janvier 2011 à Pornic d'une photo non datée de Tony MeilhonLe procès de Tony Meilhon
 

Le président a alors déclaré les débats ouverts et les avocats des parties civiles sont venus à la barre pour renouveler leur demande de constitution de partie civile.

Onze parties civiles et leurs avocats, 40 témoins et une quarantaine d'organes de presse étaient présents à l'ouverture de l'audience. Elle occupe deux salles d'assises, dont une pour la retransmission sur un écran, le tout sous la surveillance d'importants moyens policiers, dont le GIPN.

Au matin du 19 janvier 2011, le scooter de Laetitia Perrais est retrouvé à quelques dizaines de mètres de son domicile à Pornic.

Interpellé le surlendemain, Tony Meilhon, qui avait pris des verres le 18 au soir avec la jeune femme, affirme l'avoir tuée accidentellement en la percutant avec sa voiture et s'être ensuite débarrassé de son corps dans des conditions dont il dit ne pas se souvenir.

Polémique entre Sarkozy et les juges

L'autopsie révèle, outre le démembrement, que la victime a été étranglée et poignardée plus d'une trentaine de fois. Meilhon est mis en accusation pour séquestration suivie de meurtre, un crime passible de la prison à perpétuité.

L'avocat de Tony Meilhon, Me Fathi Ben Brahim, aux assises à Nantes, le 22 mai 2013 [Frank Perry / AFP]
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L'avocat de Tony Meilhon, Me Fathi Ben Brahim, aux assises à Nantes, le 22 mai 2013
 

Ce fait divers hors normes a occupé pendant plusieurs semaines le devant de la scène médiatique du fait de la cruauté des actes reprochés mais aussi de l'intervention du chef de l'Etat de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui a mis en cause le système judiciaire nantais, déclenchant une fronde de solidarité sans précédent dans les tribunaux français.

La recherche du corps, dont une partie a été trouvée le 1er févier 2011 à Lavau-sur-Loire, 50 km au nord du lieu de disparition de la jeune femme, puis l'autre à Port-Saint-Père, au sud de la Loire, a engendré un suspense macabre.

S'y est ajouté un rebondissement sordide: Gilles Patron, père de la famille d'accueil où étaient placées Laetitia Perrais et sa soeur jumelle Jessica depuis 2005, reçu deux fois par Nicolas Sarkozy au détriment de leur famille biologique, a été mis en examen pour viols et attouchements sur Jessica en août 2011.

Une deuxième affaire, bien que n'ayant pas de lien direct avec le meurtre en cause, planera sur le procès dès le premier jour. Les parties civiles défendant Jessica, son père biologique et sa famille, ainsi que sa mère biologique, entendent s'opposer à la constitution de partie civile de Gilles Patron pour éviter notamment qu'il ne soit assis aux côtés de Jessica.

Marche silencieuse en hommage à Laetitia Perrais le 18 janvier 2012 à La Bernerie-en-Retz [Frank Perry / AFP/Archives]
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Marche silencieuse en hommage à Laetitia Perrais le 18 janvier 2012 à La Bernerie-en-Retz
 

Autre particularité de ce premier jour d'audience, la mère de l'accusé entend, elle aussi, demander à se constituer partie civile contre son fils, Tony Meilhon.

La personnalité de cet homme, qui a vécu plus longtemps en prison qu'en liberté, apparaît quoi qu'il en soit comme une des inconnues du procès.

Depuis le début de l'enquête, il a alterné les postures, passant d'une coopération relative à un mutisme total voire à l'obstruction. Il a menacé de se suicider en avalant des lames de rasoir au matin de la reconstitution qui dut être partiellement annulée, en mars 2012.

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