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Affaire Laëtitia Perrais : ce qu’il faut savoir

Laëtitia Perrais a été victime d’un meurtre sordide.[JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais, 18 ans, disparaissait près de Pornic (Loire-Atlantique). Le début d’une affaire devenue extrêmement médiatique, par les faits sordides qu’elle a subi, le profil de son meurtrier et les révélations qui sont survenues parallèlement au dossier.

Le meurtre

Le 19 janvier, quelques heures après sa disparition, le scooter de Laëtitia est retrouvé à 300 mètres de chez elle, les clés toujours sur le contact. Une chaussure appartenant à la jeune femme est également présente sur la chaussée.

Les soupçons se dirigent rapidement vers Tony Meilhon, un trentenaire multirécidiviste et en liberté provisoire, que Laëtita Perrais avait rencontré deux semaines plus tôt et avec qui elle avait été vue boire un verre dans la soirée le 18 janvier. Il avait auparavant été condamné pour le viol d’un codétenu.

Arrêté, il explique avoir percuté le scooter involontairement et s’être débarrassé du corps dans la Loire en voyant qu’elle ne respirait plus. De leur côté, les enquêteurs estiment que l’accident n’en est pas un, et que Tony Meilhon a renversé Laëtita alors qu’elle rentrait chez elle après qu’il l’ait violée (elle avait envoyé un message l’indiquant à un ami).

L’homme finira par reconnaître qu’il avait en réalité mis le corps de sa victime dans son coffre, pour l’emmener dans un bois où il l’a étranglée jusqu’à son dernier souffle. Pour s’assurer de sa mort, il l’a ensuite poignardée à de nombreuses reprises. Le corps de Laëtitia est alors démembré pour s’en débarrasser.

Sa tête, ses bras et ses jambes sont retrouvés le 1er février au fond d’un plan d’eau. Son tronc sera découvert seulement le 9 avril, soixante-dix kilomètres plus loin, dans un étang. Lors des procès, Tony Meihlon a affirmé que le corps avait été découpé par un complice, bien que son ADN ait été retrouvé sur une corde ayant servi à attacher le tronc de sa victime.

Le meurtrier a été condamné à perpétuité en 2013, avec 22 ans de sûreté et la possibilité d’allonger sa rétention après cette période. Une décision confirmée en appel en 2015.

Retentissement politique

Le profil de Tony Meihlon, multirécidiviste déjà condamné pour viol et remis en liberté quelques mois avant le crime, avait vivement remué l’opinion publique. Nicolas Sarkozy, alors président, s’en était pris aux «dysfonctionnement graves» de la justice, responsable par son laxisme de relâcher dans la nature un individu aussi dangereux. Il avait même promis de «sanctionner» les personnes à l’origine de sa remise en liberté, provoquant une fronde de la part des magistrats et des dirigeants de l’administration pénitentiaire.

La soeur de Laëtitia violée par leur père d'accueil

L’affaire a également marqué les esprits lorsque le père d’accueil de la jeune femme, Gilles Patron, a été arrêté (deux jours après la découverte du tronc) pour des viols sur Jessica, la sœur jumelle de Laëtita.

Placée par l’Aide sociale à l’enfance depuis leurs 8 ans à cause de parents jugés inaptes à s’occuper d’elles, les deux sœurs étaient hébergées par la famille Patron depuis 2005. Or, le père avait commencé à agresser Jessica un an après, alors qu’elle avait 14 ans, puis la violait régulièrement depuis ses 16 ans. Des amies de la jumelle et d’anciens enfants qu’il avait accueilli l’ont également accusé d’agression sexuelle.

Gilles Patron, qui avait été reçu en personne par Nicolas Sarkozy à deux reprises et réclamait une grande sévérité contre les délinquants sexuels, a donc été condamné en 2014 à huit ans de prison ferme, pour viols et agressions sexuelles sur mineurs. Il avait reconnu les faits sur Jessica, mais pas sur les autres jeunes gens.

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