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Un homme se suicide devant des élèves de CP

Des parents viennent chercher leurs enfants le 16 mai 2013 dans une école primaire où un homme s'est suicidé devant les enfants [Martin Bureau / AFP]

Un homme d'une cinquantaine d'années s'est suicidé dans le hall d'une école primaire privée (Saint-Pierre de l'ensemble La Rochefoucauld), jeudi matin à Paris, à l'aide d'un fusil à canon scié, choquant une dizaine d'enfants de CP. L'événement a suscité l'émotion de "toute la Nation" selon le président français François Hollande.

Le désespéré, qui serait extérieur à l'établissement selon plusieurs sources, "a pénétré de force dans le hall" de l'école à 11H30, a expliqué sur place le recteur de l'académie de Paris, François Weil, précisant que deux adultes avaient tenté de l'en empêcher, sans succès.

Il s'agirait de gardiennes de l'école, selon Anne Hidalgo, adjointe PS au maire de Paris, qui s'est rendue sur place.

Les enfants de CP présents ont été pris en charge pour un suivi psychologique par le Samu, a précisé M. Weil. Les autres enfants ont été progressivement évacués, leurs parents ayant été contactés par l'école de la rue Cler (VIIe arrondissement) pour qu'ils puissent venir les chercher, selon un journaliste de l'AFP sur place.

De source proche de l'enquête, l'homme, qui serait connu des services de police pour violences intra-familiales, n'est pas entré par la cour principale mais dans un bâtiment en brique adjacent, d'où il a accédé directement au hall d'accueil.

Un fusil et quelques papiers à la main, l'homme, très agité, s'est dégagé des deux personnes qui tentaient de le neutraliser avant de placer le canon de son fusil sous sa mâchoire. Il a tiré et est mort sur le coup, la décharge ayant fait éclater une partie de sa tête, a précisé cette source.

Les enquêteurs n'avaient pu immédiatement établir son identité, ni les raisons qui l'ont poussé à ce geste dans l'enceinte de cet établissement privé catholique sous contrat avec l'Etat.

 

Mesures de sécurité

En début d'après-midi, le corps du suicidé était encore sur place pour procéder à des constatations, selon une source proche de l'enquête.

De la rue Cler, on aperçoit une cour ouvrant à gauche sur une petite église et à droite sur ce bâtiment en briques de cinq étages.

Une mère de famille, venue chercher sa fille en maternelle, attendait la fin de la classe pour éviter de l'affoler. "Il n'y aucune mesure de sécurité", a-t-elle regretté auprès de l'AFP, précisant qu'une "dame" seule était chargée de filtrer les entrées de l'école.

"Il faut attendre qu'il y ait du sang pour qu'on prenne les mesures de sécurité", a-t-elle ajouté, visiblement secouée, ne souhaitant pas donner son nom.

Le ministre de l'Education, Vincent Peillon (c), s'est rendu le 16 mai 2013 à l'école primaire parisienne où s'est suicidé un homme devant des enfants [Martin Bureau / AFP]
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Le ministre de l'Education, Vincent Peillon (c), s'est rendu le 16 mai 2013 à l'école primaire parisienne où s'est suicidé un homme devant des enfants
 

L'école fait partie d'un ensemble scolaire, La Rochefoucauld, qui comprend une école maternelle, une école élémentaire, un collège et un lycée dans le quartier huppé du Gros Caillou, à deux pas des Invalides et de la Tour Eiffel.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a exprimé sa "grande émotion" dans un communiqué, affirmant son "entier soutien à l'ensemble des petits Parisiens présents sur place" et à leurs parents, avant de se rendre sur les lieux.

Anne Hidalgo, candidate à sa succession, également sur place, a estimé que tout le monde avait "réagi avec rapidité".

A ses côtés, Rachida Dati, maire UMP du VIIe arrondissement, a insisté sur le fait que "ce drame ne s'est pas déroulé dans la cour, (l'homme) a été empêché d'entrer". "L'école n'est pas ouverte en permanence, c'était à l'heure du déjeuner, les enfants qui ont pu voir la scène sont des enfants ou qui se rendaient chez eux, ou qui se rendaient à la cantine, donc sur le passage", a-t-elle dit.

François Fillon, député de Paris, a également fait une brève apparition.

Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, a abrégé une visite à Bruxelles et s'est lui aussi rendu sur place dans l'après-midi.

 

 

Ce suicide intervient vingt ans, presque jour pour jour, après une spectaculaire prise d'otages dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine, près de Paris.

Le 15 mai 1993, un homme encagoulé, armé d'un revolver et d'explosifs, qui réclamait 100 millions de francs (15 millions d'euros) et retenait depuis deux jours une classe d'enfants et leur institutrice en otage était abattu au cours d'un assaut de la police.

L'ancien président Nicolas Sarkozy, à l'époque maire de Neuilly-sur-Seine et ministre du Budget, s'était improvisé négociateur pour obtenir la libération de plusieurs enfants.

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