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L’austérité passe par l’armée

Image d'illustration.[AFP]

Neuf mois ont été nécessaires pour le finaliser. Le Livre blanc de la défense doit être remis lundi matin au président de la République, François Hollande. Très attendu par les armées françaises, il doit définir les nouvelles priorités de la France en matière de sécurité. Et surtout faire des choix.

A l’heure où la restriction budgétaire est de rigueur pour l’ensemble des ministères, le document de plus d’un centaine de pages doit réviser les missions et les capacités des forces armées.

Certes, aucun chiffre ne sera publié lundi – pour cela, il faudra attendre la loi de programmation militaire 2014-2019, qui répartira le budget en fonction des orientations proposées –, mais les grandes lignes indiqueront les secteurs qui subiront une cure d’austérité.

 

Défense versus Budget

En coulisse, le ministère de la Défense et celui du Budget se sont livrés à un intense bras de fer. Deux scénarios avaient été envisagés.

D’un côté, l’hypothèse «Z», défendue par Bercy, prévoyait des baisses drastiques qui auraient entraîné un déclassement stratégique de la France : budget revu à la baisse, 50 000 emplois supprimés, etc.

De l’autre, l’hypothèse «Y» soutenue par Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense. Elle limitait les dégâts avec le maintien de 30 milliards de budget par an et la suppression de 35 000 emplois.

Par ailleurs, elle prévoyait l’annulation du plan de modernisation de l’armée de terre «Scorpion» et la réduction ou le report de certains programmes comme les commandes de Rafale ou d’hélicoptères Tigre.

C’est finalement ce dernier scénario qui a été retenu par l’Elysée. Le 28 mars, François Hollande a annoncé le maintien des crédits à 31,4 milliards d’euros en 2014 (comme en 2013).

 

Les parlementaires remontés

Une décision motivée par le succès de l’armée française au Mali mais aussi destinée à éviter une fronde des parlementaires, de droite comme de gauche.

D’aucuns avaient menacé de ne pas voter le budget à l’Assemblée. Les leaders politiques n’ont d’ailleurs pas manqué de s’emparer du sujet.

«On atteint la limite où on met en cause la sécurité de nos hommes et femmes sur le terrain» a dénoncé samedi la présidente du Front national Marine Le Pen lors d’une visite de la rade de Toulon.

Mais bien que le scénario le plus favorable aux militaires ait été retenu, l’armée a conscience qu’elle ne disposera plus des moyens confortables d’hier. Son action doit par conséquent se recentrer. Le Livre blanc doit dire aujourd’hui où et comment. 

 

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