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Manif pour tous : 45.000 manifestants selon la police, 270.000 selon les organisateurs

Les opposants au mariage pour tous manifestent à Paris, le 21 avril 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]

Des dizaines de milliers d'opposants au mariage homosexuel ont scandé dimanche à Paris leur détermination à faire barrage à la loi sur le mariage homosexuel qui sera adoptée mardi, dans une marée de drapeaux blancs, roses et bleus et aux cris de "Hollande, ta loi, on n'en veut pas".

La manifestation a réuni 45.000 personnes selon la police, 270.000 selon les organisateurs.

Chants, danses, appels à la "paix", à la "fête", familles avec poussette et séniors: tout a été fait pour donner une allure bon enfant au défilé parti de la place Denfert-Rochereau peu avant 15h00 pour rejoindre l'esplanade des Invalides, que les derniers manifestants ont rejointe vers 18h20.

L'ordre de dispersion a été donné par les organisateurs vers 18H45.

La présidente du Parti démocrate-chrétien, Christine Boutin, aux côtés du député lepéniste Gilbert Collard (D) dans le cortège de la manifestation contre le mariage pour tous, le 21 avril 2013 [Thomas Samson / AFP]
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La présidente du Parti démocrate-chrétien, Christine Boutin, aux côtés du député lepéniste Gilbert Collard (D) dans le cortège de la manifestation contre le mariage pour tous, le 21 avril 2013
 

"Entendez monsieur le Président, ce peuple qui s'est levé. C'est un peuple libre, ne dédaignez pas cette colère, ne niez pas cette révolte, changez de politique avant qu'il soit trop tard!", a exhorté l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, depuis le camion-podium placé devant le pont Alexandre III.

Arnaud P., 36 ans, poussette en mains, "aurait préféré faire autre chose de (son) dimanche", mais il dit n'avoir pas loupé un rassemblement dominical depuis le début du mouvement. "Ce qui est terrible, c'est qu'on passe pour des méchants", le gouvernement veut "saper l'institution du mariage", s'inquiète-t-il. Son frère Louis-Marie, 27 ans, est là "pour défendre les valeurs traditionnelles".

Porte-parole du mouvement, Frigide Barjot, disait cette semaine attendre jusqu'à 50.000 personnes. Soit beaucoup moins que lors de la manifestation nationale du 24 mars (300.000 personnes selon la police, 1,4 million selon les organisateurs), mais aucun déplacement depuis la province n'avait cette fois été organisé, a justifié la Manif pour tous.

Les militants locaux se sont réservés pour une nouvelle manifestation nationale le 26 mai, ont-ils précisé.

 

Les cloches de Saint-Francois Xavier

La leader anti-mariage pour tous, Frigide Barjot, avant le départ de la manifestation parisienne des opposants, le 21 avril 2013 [Pierre Andrieu / AFP]
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La leader anti-mariage pour tous, Frigide Barjot, avant le départ de la manifestation parisienne des opposants, le 21 avril 2013
 

Sous la pression des échauffourées qui ont émaillé les rassemblements anti-mariage tenus toute la semaine près de l'Assemblée nationale, où les députés achevaient de débattre du texte, La manif pour tous a mis l'accent sur la sécurité.

"Nous voulons une manifestation pacifique et nous rejetons tous les groupes qui s'en prennent directement aux personnes homosexuelles", avait assuré avant le départ du cortège Frigide Barjot, femme en rose peinte sur une joue et homme en bleu sur l'autre joue.

Les agents de sécurité de La Manif pour Tous, tee-shirts rouges et oreillettes, étaient visibles dans la foule et sur les côtés du cortège.

Des manifestantes anti-mariage pour tous brandissent le drapeau tricolore dans le défilé parisien, le 21 avril 2013 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Des manifestantes anti-mariage pour tous brandissent le drapeau tricolore dans le défilé parisien, le 21 avril 2013 à Paris
 

"Toute personne qui a un comportement douteux sera désignée à la police et exfiltrée", a promis Frigide Barjot, notant que, "hors de la manifestation, les problèmes de sécurité sont de la responsabilité du ministre de l'Intérieur".

Manuel Valls s'est d'ailleurs rendu sur le trajet du défilé pour passer en revue le dispositif des forces de l'ordre, CRS et gendarmes mobiles. Trois manifestants porteurs de bombes lacrymogènes ont été interpellés le long du cortège.

"Hollande démission", "Hollande, ta loi on en veut pas", a crié la foule. Les cloches de l'église Saint-Francois Xavier (VIIème arrondissement) ont sonné à toute volée au passage de la manifestation. Chaque fois qu'un slogan trop exalté se faisait entendre, la sono de l'organisation le couvrait d'une phrase "autorisée", plus lisse.

D'autres slogans ont pris à partie l'objectivité des journalistes, après des rumeurs de falsification de photographies de la manifestation du 24 mars, démentie par la préfecture de police.

Dans la manifestation, Alexandre Gabriac, leader des Jeunesses nationalistes faisait clairement partie des indésirables: "Nous sommes une cinquantaine de nationalistes dans la manif et nous estimons que nous avons toute légitimité à être là, comme nous l'avons fait depuis le début du mouvement", a-t-il déclaré.

Comme lors des manifestations précédentes, l'UMP et le Front national ont envoyé une délégation. L'ancienne ministre Christine Boutin, les députés UMP Patrick Ollier et Hervé Mariton, le député FN Gibert Collard se tenaient derrière la même banderole.

Des pro-mariage gay manifestent, le 21 avril 2013 à Paris [Guillaume Baptiste / AFP]
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Des pro-mariage gay manifestent, le 21 avril 2013 à Paris
 

Loin des Invalides, place de la Bastille, quelque 3.500 personnes, selon la police, favorables au projet de loi ont répliqué en "dénonçant l'homophobie" et en revendiquant "l'égalité des droits". Le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS) et le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon sont venus les soutenir.

Mardi après-midi, le texte autorisant le mariage homosexuel sera solennellement adopté par l'Assemblée nationale, qui a clos ses débats vendredi à l'aube, dans une ambiance électrique. Pro et anti mariage homosexuel devraient de nouveau manifester à cette occasion.

 

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