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Collision d'Allinges : les avocats des victimes accablent la SNCF et RFF

Des proches de victimes sur les lieux de la collision d'Allinges le 10 avril 2013 [Philippe Desmazes / AFP] Des proches de victimes sur les lieux de la collision d'Allinges le 10 avril 2013 [Philippe Desmazes / AFP]

Les avocats des victimes de la collision d'Allinges (Haute-Savoie), dans laquelle sont morts sept collégiens en 2008, ont concentré jeudi leurs attaques contre la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), dénonçant le "silence assourdissant" du président de la SNCF Guillaume Pépy, au septième jour du procès.

Me François Favre, avocat des parents de Fanny Favre, morte dans l'accident, a ainsi vilipendé l'"irresponsabilité généralisée" en matière de sécurité sur les passages à niveau.

"Qui fait quoi? Personne ne le sait. RFF va dire que c'est la SNCF. Et la SNCF que c'est RFF. Et puis, si ça ne va pas, on va dire que c'est quelqu'un d'autre", a-t-il lancé devant le Tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains.

Les deux entreprises publiques sont poursuivies pour homicides et blessures involontaires, au même titre que le chauffeur du car Jean-Jacques Prost.

Il est reproché à RFF et à la SNCF d'avoir sous-estimé la dangerosité du passage à niveau d'Allinges.

Me Favre a aussi dénoncé le "silence assourdissant" du président de la SNCF Guillaume Pepy, qui a refusé de témoigner au procès. Les familles se sentent "déconsidérées et humiliées" par son absence, a-t-il dit.

Me Frédéric Noettinger-Berlioz a lui vu dans RFF et la SNCF des "personnes morales qui n'ont de morales que le nom". "Il ne nous aura été rien épargné de la part de la SNCF", s'est-il indigné.

"Ils souhaitent aujourd'hui se voir reconnaître le statut de victime" et réclament 1,797 million d'euros à M. Prost en réparation de dommages matériels, a expliqué l'avocat, citant les conclusions des défenseurs de l'entreprise publique.

Me Georges Rimondi, avocat de plusieurs victimes, a qualifié le passage à niveau d'Allinges d'"abominable": une "verrue pour la circulation automobile", a-t-il dit.

Remarquant que ce passage n'était pas considéré comme préoccupant au moment de l'accident, il a regretté qu'il faille "des morts pour que le passage à niveau soit classé comme préoccupant".

"Cela suffit à nous glacer le sang à tous", a ajouté l'avocat, parlant de "roulette russe".

Concentrant leurs attaques sur les deux entreprises, les avocats des parties civiles n'ont pas pour autant épargné le chauffeur de car.

"Vous avez commis des imprudences, des négligences, des inattentions qui sont à l'origine en partie de cet accident du 2 juin 2008", lui avait ainsi lancé Me Pierre Briffod mercredi.

"Les familles ne souhaitent pas accabler cet homme ni s'acharner contre lui. Mais M. Prost a été dans l'incapacité de prononcer les mots faute et erreur", avait-il regretté.

Le 2 juin 2008, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains et Genève avait percuté un car scolaire à Allinges, tuant sept collégiens âgés de 11 à 13 ans et faisant 25 blessés. Le professeur qui avait organisé la sortie, s'était suicidé 45 jours plus tard.

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