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Mariage forcée : une victime présumée se rétracte au procès de ses parents

La salle des mariages d'une mairie [Patrick Bernard / AFP/Archives] La salle des mariages d'une mairie [Patrick Bernard / AFP/Archives]

La fille d'un couple de Maliens accusés de l'avoir mariée de force en 2005 à un cousin de la famille en échange de 150 euros s'est rétractée mercredi, au premier jour de leur procès devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine.

Environ un an après son mariage, la jeune femme, alors âgée de 18 ans, avait révélé l'affaire en se confiant au service éducatif de Montrouge (Hauts-de-Seine).

Outre les accusations de mariage forcé, elle avait décrit sa mère comme étant violente, expliquant qu'elle la battait avec un manche à balai ou du fil électrique.

Elle avait aussi fait état d'agressions sexuelles et de tentatives de viols de son époux, âgé de 30 ans, et avait justifié son souhait de parler parce que l'une de ses jeunes soeurs, âgée de 15 ans, devait être mariée de force en Afrique.

"Contrairement à ce que j'ai pu dire à l'époque dans mes dépositions, il y a eu pas mal de mensonges", a affirmé à la barre la jeune femme, expliquant avoir accepté le mariage pour pouvoir quitter le domicile familial.

"Je voulais juste profiter de la vie et sortir. Ma mère était très à cheval sur les cours et moi je voulais arrêter l'école. Me marier avec lui c'était une aubaine", a-t-elle dit, ajoutant que son ex-mari travaillait beaucoup et ne pouvait donc pas la surveiller. "Il me faisait des cadeaux. Avec son argent, je m'achetais des chaussures, des téléphones. J'étais contente et j'en profitais un peu", a-t-elle ajouté.

Concernant les rapports sexuels avec ce dernier, elle a assuré qu'ils étaient consentis.

Quant aux violences présumées de sa mère, elle a expliqué que c'était parce qu'elle même était "agressive et très violente" à l'époque.

"Je la poussais, je la giflais. Je pense qu'elle avait peur d'être en contact avec moi. Elle se protégeait", a-t-elle raconté, précisant avoir porté un coup de couteau à son ex-mari un jour où elle était "mal lunée".

"Pourquoi avoir utilisé un couteau puisque vous dites qu'il ne vous violentait pas ?", lui a demandé l'avocat général.

"C'est de cette façon que je m'exprimais. A l'époque, cela ne me paraissait pas disproportionné", a répondu la jeune femme.

Ses parents encourent jusqu'à 10 années d'emprisonnement pour le mariage forcé.

Jugé également, son ex-mari risque quant à lui jusqu'à 15 ans de prison pour les tentatives de viols présumées.

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