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E- cigarette : Touraine a "commandé une enquête"

Une cigarette [Eric Feferberg / AFP/Archives] Une cigarette [Eric Feferberg / AFP/Archives]

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré mardi sur France Info avoir "commandé une enquête" à ses services au sujet de la cigarette électronique pour en faire une évaluation "bénéfice/risque".

La ministre a estimé qu'il fallait faire "preuve de prudence" alors que les Français essayant d'arrêter de fumer sont "des centaines de milliers" à consommer cette cigarette électronique.

En mai 2011, l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) avait recommandé "de ne pas consommer" ces produits.

Les pharmacies n'ont d'ailleurs officiellement pas le droit d'en écouler, la cigarette électronique étant disponible uniquement dans des commerces spécialisés et sur internet.

Ce produit s'est développé depuis l'interdiction de fumer dans les lieux publics comme une alternative à la cigarette classique, dont elle reproduit l'apparence. Elle présente à son extrémité une diode simulant la combustion et contient une cartouche dont la solution s'échauffe au contact d'une résistance, la vapeur produite étant inhalée par l'utilisateur.

Des flacons de "e-liquides", composés de propylène glycol ou de glycérol, de divers arômes et éventuellement de nicotine, permettent de recharger la cartouche usagée.

Selon l'Afssaps, les cigarettes électroniques contiennent des quantités de nicotine plus ou moins importantes, qui, même à des concentrations faibles, pouvaient "conduire à des effets indésirables graves".

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, à l'Elysée à Paris le 4 mars 2013 [Bertrand Langlois / AFP]
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La ministre de la Santé, Marisol Touraine, à l'Elysée à Paris le 4 mars 2013
 

Marisol Touraine juge que la cigarette électronique pose "un certain nombre de questions: est-ce qu'on peut considérer qu'il s'agit d'un produit de grande consommation? Est-ce que c'est un dispositif médical? Quels sont les caractéristiques de ce produit".

"J'ai demandé à mes services de me dire très précisément de quel type de produit il s'agit", a déclaré mardi matin la ministre.

D'où également, selon elle, la nécessité de "faire une évaluation bénéfice/risque de ce dispositif" face à un produit "qui s'est beaucoup répandu".

La cigarette électronique "est consommée par des centaines de milliers de Français. Il faut faire preuve de prudence", a conclu la ministre pour expliquer pourquoi elle avait "commandé une enquête sur ce sujet".

Les utilisateurs seraient un demi-million en France, d'après les fabricants.

"En tant que médecin je ne peux pas recommander la cigarette électronique", déclarait récemment à l'AFP Bertrand Dautzenberg, spécialiste du poumon à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et grand pourfendeur du tabac.

"Mais je laisserais faire un gros fumeur qui veut s'y mettre. Avec la cigarette, c'est 50% de chances de se tuer. Avec la cigarette électronique, on ne sait pas trop mais a priori c'est moins", déclarait le pneumologue.

Les fumeurs invétérés, désespérés par les échecs à répétition dans leurs tentatives pour arrêter, n'ont pas attendu l'avis des pneumologues pour essayer cet appareil en forme de tube, inventé en 2005 en Chine et capable de délivrer des doses de nicotine supérieures à une vraie cigarette.

Selon un fabricant de cigarettes électroniques, les raisons de l'engouement pour ce produit tiennent aussi "au prix élevé de la cigarette et à ses composants qui font peur aux consommateurs" cherchant une alternative.

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