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Le gouvernement planche sur une nouvelle réforme des retraites

Jean-Marc Ayrault. Jean-Marc Ayrault. [AFP]

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a installé hier une commission sur «l’avenir des retraites». Plusieurs pistes sont envisagées.

La mission retraites est lancée. Pour la mener, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a présenté hier la dizaine d’experts qui planchera jusqu’en juin sur l’avenir du système. Cette commission «est chargée d’identifier des pistes de réforme permettant d’assurer l’équilibre des régimes de retraites à court, moyen et long terme», explique Matignon.

Ses axes clés : un ajustement conjoncturel parce que la crise et l’arrivée à la retraite des babyboomers font craindre un déficit du régime général de 25 milliards d’euros en 2020 et une approche structurelle pour gagner «en justice, équité et lisibilité pour les assurés».

 

Cotiser plus longtemps

La hausse de l’espérance de vie doit entraîner un allongement de la durée de cotisation. C’est un des principes de la réforme Fillon de 2003, qui prévoit une modulation de l’âge de départ à la retraite afin que la durée de la vie soit divisée en trois tiers : deux consacrés à cotiser, un à percevoir la retraite.

Accepté jusqu’à présent uniquement à droite, l’argument trouve désormais un écho au PS, y compris sur son aile gauche. «La biologie fait qu’il faut se poser la question de la durée de cotisation. Je vois des gens qui auront passé plus de temps dans la retraite que dans la vie active», a affirmé le député des Landes Henri Emmanuelli.

Alors que la réforme de 2010 prévoit d’amener progressivement l’âge de départ à taux plein à 62 ans en 2017, cette limite est, pour beaucoup, insuffisante. Le Medef plaide ainsi pour un recul à 63 ou 64 ans. A l’horizon 2025, le député UMP Xavier Bertrand estime qu’il faudra le porter à 65 ans.

 

Cotiser davantage

Augmenter le montant des cotisations retraite prélevées sur les salaires peut être un bon levier. Il est déjà utilisé par l’actuel gouvernement pour permettre à ceux qui ont commencé à travailler tôt de revenir à la retraite à 60 ans.

Pour éviter le déficit du régime général, le Conseil d’orientation des retraites (Cor) estime qu’il faut une hausse d’au moins cinq points des prélèvements, les portant ainsi à plus de 30 % du salaire brut. Mais alors qu’elle s’attaque à la compétitivité, la majorité jure qu’alourdir le coût du travail «n’est pas à l’ordre du jour».

A la place, certains économistes veulent élargir l’assiette de cotisation en y intégrant des rémunérations, comme l’intéressement, qui y échappent.

 

Baisser les pensions

Alors que le Cor, relayé par la Cour des comptes, indique que le niveau de vie des retraités est 15 % plus élevé que celui des actifs (avec de très grandes disparités), la droite a refusé de s’attaquer au chantier du niveau des retraites.

La gauche, elle, réfléchit à le faire ; elle envisage de ne plus indexer le montant des pensions sur l’inflation et de rapprocher le niveau de CSG de celui des actifs. Avec cette mesure, le gouvernement envisage de financer une partie de la réforme de la dépendance.

Le ministre du Travail Michel Sapin a également évoqué récemment une mise à contribution des retraités les plus aisés en leur demandant un niveau de cotisation équivalent à celui des salariés les plus riches.

 

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