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Hollande veut rassurer consommateurs et éleveurs

Le président François Hollande caresse une vache le 23 février 2013 au salon de l'agriculture à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP] Le président François Hollande caresse une vache le 23 février 2013 au salon de l'agriculture à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

François Hollande s'est employé samedi au Salon de l'agriculture à rassurer les consommateurs échaudés par le scandale du cheval en exigeant l'"étiquetage obligatoire" de l'origine des viandes sur les plats cuisinés et a promis un soutien "exceptionnel" aux éleveurs laitiers.

La grand-messe annuelle du monde agricole français, qui a ouvert ses portes samedi jusqu'au 3 mars, célèbre son cinquantenaire dans un climat d'inquiétude du secteur, perclus d'inégalités, que le scandale de la viande de cheval camouflée en boeuf a encore assombri.

Arrivé dès 07h00 pour la traite, le chef de l'Etat s'est exclamé: "Le bon lait, ça fait du bon fromage!". Il a ensuite écouté les doléances des syndicats agricoles autour d'un petit-déjeuner avant d'aborder le sujet qui inquiète: la traçabilité alimentaire.

"Je veux que, à terme, il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées, introduites dans les produits cuisinés", a martelé M. Hollande, faisant valoir la nécessité que "le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu'il consomme et notamment des viandes".

Le président François Hollande tient un bout de fromage le 23 février 2013 au salon de l'agriculture à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Le président François Hollande tient un bout de fromage le 23 février 2013 au salon de l'agriculture à Paris
 

Il s'est donné "quelques mois" pour convaincre l'Union européenne et, en attendant une décision, le gouvernement soutiendra toutes les "démarches volontaires d'étiquetage", a-t-il assuré.

Le géant de la distribution Carrefour, qui dispose d'un large stand au Salon, s'est engagé dans la matinée à utiliser à l'avenir uniquement de la viande origine France dans ses plats préparés à base de boeuf et de porc, avec étiquetage spécifique.

Intermarché ainsi que Findus, première marque à avoir été touchée par le scandale de la viande de cheval, qui a encore rebondi dimanche en Italie, avaient déjà formulé le même type d'engagement en fin de semaine.

Le gouvernement appelle à la bonne volonté des industriels avant, espère-t-il, une évolution de la réglementation européenne.

Pour l'heure, les industriels sont tenus de mentionner le type de viande entrant dans leurs préparations, mais pas l'origine, exigée uniquement pour la viande à la découpe et les fruits et légumes.

"Nous attachons une grande importance à l'origine. Et nous plaidons pour un modèle alimentaire qui ne repose pas sur le minerai", ce mélange de viande hachée bas de gamme rendu célèbre par l'affaire du cheval, a expliqué à l'AFP Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole français.

Un revenu "correct" pour les éleveurs

François Hollande, plutôt bien accueilli par les agriculteurs et les badauds, a également promis de soutenir "de manière exceptionnelle" les "producteurs laitiers qui sont dans une situation très délicate", sans donner plus de détails.

Il a aussi appelé à "lutter contre (les) fluctuations de cours" des matières premières "et permettre aussi une rémunération correcte de tous ces éleveurs parce que c'est une condition indispensable pour l'emploi et l'animation de nos territoires".

Dans la nuée de personnalités et journalistes qui le suivaient, les spéculations allaient bon train: "On a été les premiers un peu surpris de cette annonce. Je n'en sais pas plus", a reconnu Xavier Beulin.

"On a parlé avec le président et il a évoqué un travail assez rapide sur la LME (loi qui encadre les relations commerciales avec la grande distribution, ndlr), ce qui indirectement peut signifier une revalorisation des prix du lait", a confié à l'AFP Thierry Roquefeuil, président de la Fédération des producteurs de lait (FNPL).

Les éleveurs se disent tous étranglés par les transformateurs et les distributeurs qui rechignent à répercuter la hausse de ces charges sur les consommateurs.

 
 

La veille, les éleveurs laitiers avaient interpellé le président dans un courrier transmis à l'AFP réclamant des "solutions concrètes".

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a été la cible dans la nuit de vendredi à samedi d'une action d'agriculteurs, principalement des producteurs de lait, qui ont déversé plusieurs centaines de chariots à proximité de sa maison, à Berrien (Finistère).

Les inégalités ne cessent de s'accroître dans le monde agricole, avec, d'un côté des céréaliers qui n'ont jamais gagné autant d'argent et, de l'autre, les éleveurs qui peinent à joindre les deux bouts.

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