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500 000 fumeurs séduits par la cigarette électronique

Une soixantaine de parfums est actuellement disponible. [© BDT POUR DIRECT MATIN]

Derrière le comptoir blanc épuré, les petits flacons colorés sont proposés aux acheteurs sous une lumière tamisée.

Ici les clients ne viennent pas se fournir en capsules de café promues par George Clooney, mais pour acheter des cigarettes. Ou plus précisément, des cigarettes électroniques, ou e-cigarettes, qui ciblent les fumeurs décidés à s’arrêter sans se priver du plaisir du geste et de la «fumée». Paris, Lille, Rouen, Caen, Montpellier… Aucune ville n’y échappe. Ces derniers mois, les magasins dédiés de Clopinette, Alter Smoke ou Vapostore ont poussé comme des champignons, en plus de l’offre sur Internet.

Et la liste des ouvertures à venir est longue. Car la demande est là, avec des centaines de clients qui viennent chaque jour, pour en savoir plus ou se convertir. Ils seraient aujourd’hui plus de 500 000 à «vapoter» régulièrement, comme disent les initiés.

 

Tabac ou saveur cola

Débarquée en France au milieu des années 2000, la e-cigarette a depuis repensé son offre, passant d’un produit «sans goût et mal fichu», selon les fumeurs, à un objet design abouti.

Son principe : une résistance alimentée par une batterie chauffe un liquide (propylène glycol et arômes) contenant ou non de la nicotine. Le tout, aspiré, produit de la vapeur comparable à celle utilisée dans les machines à fumée des boîtes de nuit, selon les scientifiques.

Et il y a aujourd’hui plus de soixante parfums disponibles, entre les «tabacs», fruités (cerise, melon, cassis…) ou gourmands (café, caramel, chocolat…) «Pomme et energy drink sont très demandés», explique-t-on chez Clopinette, qui propose actuellement de vapoter… de la pina colada.

Moins chère, moins nocive, moins odorante… les arguments des vendeurs sont rodés pour attirer les fumeurs, qui seraient nombreux à arrêter la vraie cigarette ensuite. «Je n’ai plus besoin de sortir dans le froid et j’ai un meilleur souffle», se félicite ainsi Eliott, la quarantaine, e-fumeur depuis un mois après avoir carburé à un paquet par jour durant vingt-cinq ans.

«On n’est plus dans la cigarette culpabilisante, celle qui oblige les gens à sortir de table, analyse de son côté Vincent Grégoire, chasseur de tendances chez Nelly Rodi. On vend aux fumeurs un moyen de s’en sortir avec panache, avec style.»

Reste que les effets de la e-cigarette sur l’organisme sont encore flous. «Nous n’avons pas de données qui prouvent que la e-cigarette permet d’arrêter de fumer, et les risques encourus sont méconnus», explique Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme. Mais le spécialiste reconnaît avoir «la conviction» qu’un gros fumeur aurait plutôt intérêt à passer à l’électronique pour sa santé. 

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