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Deux hommes arrêtés dans l'enquête sur les complicités de Merah

Capture d'écran montrant Mohamed Merah au volant [ / France 2/AFP] Capture d'écran montrant Mohamed Merah au volant [ / France 2/AFP]

Deux hommes d'environ 30 ans ont été arrêtés mardi à Toulouse dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah pour préparer ou commettre ses assassinats en mars 2012, a-t-on appris de sources concordantes.

Ces interpellations sont intervenues la veille de la réception des familles de quatre victimes du tueur au scooter par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui a jugé mardi que "la fameuse thèse du loup solitaire ne (tenait) pas pour Merah".

Agés de 28 et 30 ans selon une source proche de l'enquête, les deux hommes ont été interpellés mardi à l'aube dans le quartier du Mirail où les frères Merah, Mohamed et son frère Abdelkader mis en examen pour complicité dans les tueries, entretenaient de solides relations.

Les enquêteurs cherchent à savoir si Mohamed Merah, qui a tué trois militaires, puis trois enfants et un père de famille juifs, entre le 11 et le 19 mars à Toulouse et Montauban, a agi seul comme il l'avait affirmé aux policiers lors du siège de son appartement qui devait s'achever par sa mort à 23 ans le 22 mars.

Selon une source judiciaire, les deux hommes arrêtés étaient des "connaissances de Merah". Ils ont été placés "sous étroite surveillance" ce week-end, a précisé une source proche de l'enquête.

Interpellés par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ces deux hommes peuvent voir leur garde à vue durer jusqu'à quatre jours.

Début décembre, un homme de 38 ans converti à l'islam radical, autre connaissance des Merah, avait déjà été placé en garde à vue avant d'être relâché sans faire l'objet de poursuites.

Pour l'heure seul mis en examen dans ce dossier, Abdelkader Merah, 30 ans, a été entendu le 3 janvier par les juges d'instruction pour sa deuxième audition sur le fond.

Le "frère"

Abdelghani Merah, frère de Mohamed Merah, le 13 novembre 2012, au Grand Journal de Canal+ [Thomas Samson / AFP/Archives]
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Abdelghani Merah, frère de Mohamed Merah, le 13 novembre 2012, au Grand Journal de Canal+
 

L'hypothèse d'un "troisième homme" a été relancée notamment par le frère aîné des Merah, Abdelghani, qui l'évoque dans un ouvrage paru fin 2012.

L'analyse des vidéos de ses crimes filmés par Merah a également pu accréditer la thèse de complices. Sur celle du premier assassinat, celui du parachutiste Imad Ibn Ziaten, on entend un échange entre l'assassin et sa victime lors duquel Merah évoque son "frère", sans qu'il identifie celui-ci ou qu'il précise s'il était présent ou pas.

Mardi, à Bruxelles, Manuel Valls a pris le contre-pied de son prédécesseur Claude Guéant et de responsables policiers en poste à l'époque qui privilégiaient la thèse du "loup solitaire" défendue par l'ex-patron de la DCRI Bernard Squarcini.

"L'action de Mohamed Merah a été le résultat d'une préparation minutieuse, d'un véritable processus d'apprentissage fait de contacts nombreux", a expliqué Manuel Valls, pour qui "la fameuse thèse du loup solitaire ne tient pas pour Merah".

"Il a tué seul, mais il s'est déplacé en Afghanistan, au Pakistan, il a eu des contacts, il a reçu sans doute une formation rudimentaire aux armes, il a vécu dans un environnement", a insisté le ministre. "Le loup solitaire, en l'occurrence, c'est Breivik (qui a tué 77 personnes en Norvège en 2011, ndlr) qui semble avoir agi, s'est formé à travers internet tout seul. Ce n'est pas le cas de Merah", a-t-il souligné.

"Merah est seul, mais pas isolé (...). Il y a un environnement, qui peut être celui de la famille, du quartier, de la prison", a-t-il expliqué.

Les familles des quatre militaires victimes de Mohamed Merah -- un quatrième parachutiste a été blessé --, reçues mercredi par Manuel Valls, contestent cette thèse du "loup solitaire".

Elles comptent demander au ministre la déclassification de documents de la DCRI. Elles veulent notamment savoir si la DCRI a voulu faire de Merah un indic, échouant à évaluer correctement sa dangerosité.

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