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La pilule dans la tourmente

Une personne tient une plaquette de pilules contraceptives [Mychele Daniau / AFP/Archives]

Depuis un mois, certaines pilules sont pointées du doigt. Une polémique née après la plainte, suivie par d’autres depuis, d’une jeune femme victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) qu'elle impute à ce contraceptif dit de troisième génération. En réaction, la ministre de la Santé a annoncé la limitation de leur prescription. Quant aux patientes, elles se posent encore beaucoup de questions. 

 

Qu’est-ce-qu’une pilule de troisième génération ?

En fonction de leur composition, les contraceptifs oraux ont été classés en quatre «générations». Les pilules les plus récentes, dites de 3e et 4e génération, ont été mises respectivement sur le marché à partir des années 1990 et 2000, alors que les premières sont apparues dans les années 1960. Elles contiennent des hormones dont le micro­dosage est aujourd’hui incriminé.

La liste des 38 pilules de 3e génération (Cycléane…) et des 12 pilules de 4e génération (Jasmine, Yaz…) est consultable sur le site internet www.has-sante.fr.

 

Quels sont les risques connus ?

Le risque de thrombose veineuse (formation d’un caillot sanguin dans les vaisseaux) est deux fois plus élevé qu’avec une pilule de 2e génération. Un danger pouvant conduire à une phlébite, une embolie pulmonaire ou encore un AVC, selon la Haute autorité de santé (HAS). 

D’après l’organisme, quatre utilisatrices sur 10 000 d’une pilule de 3e génération sont victimes d’AVC chaque année. Ces contraceptifs provoquent également de 20 à 40 décès. Certains facteurs augmentent le danger (tabagisme, surpoids…). L’accident est surtout susceptible de se produire dans les six premiers mois du traitement. 
 

Que faut-il faire en cas de doute ?

Il ne faut pas suspendre le traitement aussitôt car la fécondité reprend dès le premier jour d’arrêt. Il est conseillé de contacter son gynécologue. Le ministère de la Santé recommande d’opter pour une pilule de 2e génération (les ventes ont augmenté de 20 % sur les dix premiers jours de janvier par rapport à la même période en 2012). Enfin, un numéro Azur (0 810 57 54 00) a été mis en place pour s’informer.
 

Peut-on opter pour un autre contraceptif ?

Le stérilet et l’implant peuvent constituer des alternatives aux contraceptifs oraux. En revanche, l’anneau vaginal et le patch suscitent l’inquiétude car ils contiennent les mêmes hormones que les pilules incriminées. Pour clarifier la situation, la HAS va lancer bientôt une réévaluation complète de tous les moyens de contraception en vente. 

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