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Les fiches Stic de plusieurs rappeurs piratées par un simple coup de fil

Photo d'illustration.[LUDOVIC CAILLERE / AFP]

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes après le piratage et la diffusion sur YouTube des fiches Stic de plusieurs rappeurs par des farceurs ayant abusé des policiers au téléphone.

Se faisant passer pour des policiers, des mauvais plaisantins ont réussi par de simples coups de fil à plusieurs commissariats en Ile-de-France à obtenir les fiches Stic de rappeurs français comme La Fouine, Morsay, Cortex, Booba et Rohff. Ils ont ensuite diffusé sur une plateforme de tchat baptisée "viol vocal" puis sur YouTube les enregistrements des conversions (les vidéos ont été retirées depuis) lors desquelles les contenus des fiches étaient révélés.

Le site PC INpact, qui a révélé l'information, explique en détails comment les policiers ont été bernés si facilement : "Ils mettent les personnes en confiance en multipliant les 'collègues' voire le tutoiement. Ils simulent une urgence pour réclamer le contenu du Stic". "Bonjour collègue, on vient de procéder à une interpellation sur l'A86, on voudrait que tu nous sortes deux STIC…", peut-on ainsi entendre dans l'un des enregistrements. Pour être plus crédibles, les farceurs donnent les vrais noms et les dates de naissance des rappeurs. Et si le "vrai" policier "fait preuve de résistance, ils roulent des épaules, jouent d'arguments d'autorités pour ordonner au policier subalterne cette communication", ajoute PC INpact.

 

Plusieurs enquêtes ouvertes

Depuis, la préfecture de police de Paris a annoncé que les quatre parquets de l'agglomération parisienne ont ouvert des enquêtes, confiées à la Brigade d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti). Selon une source proche de l'enquête, les enquêtes visent des faits d'usurpation de la fonction de policier, collecte frauduleuse de données sensibles et divulgation de données à caractère personnel. En parallèle, l'Inspection générale des services (IGS, police des polices parisienne) a été saisie afin de déterminer si des faits pouvaient être reprochés aux policiers victimes de ces canulars.

"On prend cette affaire très au sérieux", réagissait jeudi une source à la préfecture de police de Paris, qui rappelle que "les données des fichiers comme le Stic ne sont pas communicables".

Le Stic (système de traitement des infractions constatées), qui n'est pas le casier judiciaire, regroupe les informations relatives aux personnes mises en cause et aux victimes.

En 2009, la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) avait déjà pointé les problèmes de rigueur de ce fichier informatique

 

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