En direct
A suivre

Louis Gallois confirmé au conseil de surveillance de PSA

Louis Gallois, le 30 novembre 2012 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives] Louis Gallois, le 30 novembre 2012 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]

Louis Gallois, homme de confiance du gouvernement, a été nommé mardi au conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, offrant à l'Etat un droit de regard sur les affaires du constructeur qu'il maintient sous perfusion financière.

"Le Conseil de Surveillance de Peugeot SA (...) a décidé de coopter Louis Gallois en tant que membre indépendant référent lors de sa prochaine réunion", a indiqué le constructeur dans un communiqué. Une source proche du dossier avait annoncé plus tôt cette nomination.

L'Assemblée générale du constructeur devra ratifier cette nomination le 24 avril 2013, a précisé PSA.

La nomination d'un administrateur au conseil de surveillance du constructeur en difficulté avait été exigée par le gouvernement fin octobre, en échange du sauvetage de la banque du groupe, en grande difficulté pour se financer.

L'Etat avait accordé une garantie publique de 7 milliards d'euros à Banque PSA Finance et renforcé son contrôle sur un groupe qui lui a donné du fil à retordre avec la suppression annoncée cet été de 8.000 postes et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Bien que Peugeot PSA Citroën reste à 100% privé et aux mains de la famille actionnaire, le groupe avait dû s'engager à ne pas verser de dividendes à ses actionnaires tant qu'il bénéficiera de l'aide publique.

Côté gouvernance, le gouvernement avait exigé un droit de regard sur la stratégie de l'entreprise via un comité de suivi, en plus de la nomination de deux administrateurs, dont un représentant des salariés, au Conseil de surveillance.

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait donné le ton, expliquant que son "gouvernement (n'avait) pas du tout l'intention de faire des cadeaux, comme cela, sans engagements".

"Réflexion stratégique"

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est félicité de la nomination de M. Gallois.

Selon lui, elle va "dans le sens d'un renforcement de la gouvernance de PSA qui se poursuivra dans les prochains mois avec, notamment, la nomination en avril d'un salarié comme membre du Conseil de surveillance".

Le ministre a précisé que M. Gallois "sera amené à contribuer (...) à la réflexion stratégique sur les projets et partenariats industriels du groupe" et qu'il participera également "au comité de suivi de la garantie octroyée à Banque PSA Finances".

Bien que M. Gallois soit formellement indépendant, il se voit ainsi chargé d'une nouvelle mission de confiance par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, après son rapport sur la compétitivité des entreprises qui a largement inspiré la stratégie économique de l'exécutif.

Le constructeur est en effet loin d'être sorti d'affaire, frappé notamment par la crise en Europe qui a fait plonger les ventes.

M. Gallois devra aussi tenir compte de relations avec la puissance publique qui restent marquées par le violent conflit qui a opposé sa direction au président François Hollande et à plusieurs ministres, au premier rang desquels le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

L'Etat avait tenté en juillet dernier de faire plier PSA sur son plan de restructuration, dans l'un de ses premiers bras de fer avec un grand groupe, avant l'épisode des hauts-fourneaux de Florange, dont l'avenir a fait l'objet d'un accord avec ArcelorMittal.

Au sein de l'organe chargé de contrôler l'action du président du directoire de PSA, Philippe Varin, M. Gallois devrait côtoyer, outre les autres indépendants, plusieurs membres de la famille Peugeot, dont Thierry, le président du Conseil de surveillance.

Autre motif de friction potentiel, bien que plus anecdotique, M. Gallois est un critique des véhicules diesel, un carburant mis en cause pour son impact sur la santé mais dont PSA Peugeot-Citroën est l'un des spécialistes.

En novembre, il avait confessé avoir "manqué de courage" pour écrire dans son rapport sur la compétitivité des entreprises que "le problème en France, c'est le diesel".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités