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Marc Machin explique ses aveux, plus tard rétractés

Marc Machin, arrive le 17 décembre 2012 à la Cour d'assises de Paris, pour son procès en révision [Fred Dufour / AFP] Marc Machin, arrive le 17 décembre 2012 à la Cour d'assises de Paris, pour son procès en révision [Fred Dufour / AFP]

Marc Machin a expliqué lundi, au premier jour de son procès en devant les Assises de Paris, les circonstances des aveux qu'il avait passés en garde à vue pour le d'une femme au Pont de Neuilly, avant de se rétracter pendant l'instruction.

Sa condamnation pour meurtre ayant été annulée après qu'un autre homme, David Sagno, se soit accusé des faits, Marc Machin, 30 ans, devrait devenir la huitième personne en France depuis la Seconde guerre mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue de ce procès.

Il a dit devant la presse attendre "ardemment" une "reconnaissance éclatante de (son) innocence".

Marc Machin, (g) et son avocat Louis Balling arrivent le 17 décembre 2012 à la Cour d'assises de Paris [Fred Dufour / AFP]
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Marc Machin, (g) et son avocat Louis Balling arrivent le 17 décembre 2012 à la Cour d'assises de Paris
 

A 19 ans, ce jeune homme déjà connu de la police pour actes de violence et deux agressions sexuelles, avait avoué en garde à vue le meurtre de Marie-Agnès Bedot, une mère de famille de 45 ans tuée à coups de couteau au Pont de Neuilly, le 1er décembre 2001.

Son père, gardien de la paix à la retraite qui s'appelle également Marc Machin, a raconté devant la cour comment les policiers de la brigade criminelle avaient "fait appel à (ses) services" pour faire "pression" sur lui.

"Ils m'ont fait appeler pour éventuellement le faire parler", a-t-il dit. "Il m'a regardé en pleurant et m'a dit +ce n'est pas moi+".

Déstabilisé par cette entrevue, Marc Machin avait fini par craquer devant un policier, Jean-Claude Mulès, en fin de garde à vue. "Il a parlé des viols que j'avais subis dans mon enfance", a dit Marc Machin qui, placé par la Ddass dans une famille d'accueil à 5 ans, y avait été violé par un adolescent.

"Il m'a offert un chocolat chaud, une cigarette, m'a prêté un gilet en cachemire. Il m'a dit +on va passer ça en homicide involontaire. Je vais te pistonner pour la légion étrangère+", a-t-il poursuivi.

Croquis d'audience réalisé le 20 février 2012 de David Sagno, au premier jour de son procès devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre [Benoit Peyrucq / AFP/Archives]
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Croquis d'audience réalisé le 20 février 2012 de David Sagno, au premier jour de son procès devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre
 

Il passe alors aux aveux, sans cependant décrire son geste. Selon lui, les policiers lui ont montré des photos de la scène du crime, lui permettant d'y intégrer des éléments concrets: corps sur le dos, feuilles séchées à proximité.

Plusieurs policiers doivent être entendus mardi. Cependant, le commandant Jean-Claude Mulès a fourni un certificat médical attestant qu'il ne pouvait pas se déplacer. Même chose pour le juge d'instruction Thierry Bellancourt, en congès maladie depuis le 1er octobre.

"On a tous ici envie de comprendre. Si à chaque fois on nous oppose un certificat médical!", a protesté l'avocat de Marc Machin, Me Louis Balling, regrettant l'absence des deux personnes "qui ont été l'âme de ce dossier".

Bien qu'il ait rétracté ses aveux en janvier 2001 devant le juge d'instruction, qu'aucune expertise ADN ne l'ait impliqué et qu'une autre femme ait été tuée au même endroit avec un tesson de bouteille alors qu'il était en détention provisoire, Marc Machin avait été condamné aux assises, en 2004, puis en appel, en 2005, à 18 ans de réclusion criminelle.

Le témoignage d'une femme qui avait dit l'avoir vu près du lieu du crime le 1er décembre 2001, avait pesé contre lui. Elle devrait être entendue mercredi.

La procédure de révision de sa condamnation pour meurtre enclenchée, Marc Machin est sorti de prison le 7 octobre 2008. Réincarcéré en juin 2009 pour de nouvelles agressions sexuelles, il est en libération conditionnelle depuis novembre.

Le procès pourrait s'achever jeudi soir, selon la présidente, Blandine Froment.

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