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N.D. des-Landes catalyse les luttes contre "les projets inutiles"

Un militant opposé au projet de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, le 12 décembre 2012 [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives] Un militant opposé au projet de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, le 12 décembre 2012 [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]

"Notre-Dame-des-Landes est en train de devenir le catalyseur de beaucoup de mouvements en France": comme Jean-Pierre Chauffier, de nombreux délégués des comités de soutien ayant fleuri partout en France ont fait le déplacement samedi dans le bocage nantais pour soutenir la lutte contre le projet d'aéroport.

Arrivés pour la plupart vendredi soir ou tôt samedi, ils étaient au moins 300 délégués, parfois venus de loin, du Limousin, d'Alsace ou d'Aquitaine, pour participer à la première assemblée générale des 180 comités de soutien, répertoriés dans tout l'Hexagone, à la lutte contre le projet qui doit remplacer à l'horizon 2017 l'actuel aéroport Nantes-Atlantique.

Objectif affiché de cette assemblée qui doit durer tout le week-end: élaborer une plateforme de revendications communes et harmoniser les messages à l'attention du monde politique.

Notre-Dame-des-Landes, un projet cher à l'ancien député-maire de Nantes et actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, "est en train de devenir une lutte qui focalise toutes les aberrations et les projets inutiles qui fleurissent dans les différentes régions. C'est un symbole qui réunit toutes ces luttes", assure Bruno Dalpra, 39 ans, drapeau alsacien à la main, et qui a roulé toute la nuit depuis Strasbourg pour rejoindre Notre-Dame-des-Landes.

"Pourquoi un aéroport de plus à Nantes, c'est aberrant alors que le transport aérien sera à l'avenir plutôt en régression", explique-t-il, en soulignant que l'aéroport strasbourgeois d'Entzheim," par exemple, perd chaque année des voyageurs", argumente-t-il.

"On nous parle de crise, on nous dit que les caisses de l'Etat sont vides et à côté, on a un Etat qui s'entête à lancer un projet qui va engager énormément de frais", s'indigne-t-il.

Campement à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, le 11 décembre 2012 [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]
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Campement à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, le 11 décembre 2012
 

Comme beaucoup d'autres représentants des comités locaux, il s'offusque des interventions que les forces de l'ordre ont lancées pour expulser les opposants et détruire les squats. "Je suis choqué par la manière dont le gouvernement s'y prend pour imposer le projet avec des actions violentes, policières. C'est choquant pour un pays comme la France qui se dit démocratique", dit Bruno Dalpra.

Si les comités de soutien fleurissent un peu partout, du pays bigouden en Bretagne au sud de la France, c'est que la lutte de Notre-Dame-des-Landes entre en résonance avec des préoccupations environnementale, notent de nombreux délégués.

"Dans le Limousin, on lutte contre la future LGV Limoges-Poitiers qui coûte 2,7 milliards pour gagner 10 minutes" de temps de trajet, explique Jean-Pierre Chauffier, du comité de Limoges. "Notre-Dame est en train de catalyser un mouvement de mécontentement général", assure-t-il en soulignant que les 150 personnes de son comité sont "de tout profil".

Et loin de la "caricature" du zadiste, ces jeunes gens qui occupent des lieux sur le site et qu'on tente à ses yeux de présenter comme des gens violents, toujours cagoulés. "Une caricature qui nous fait bien rire", dit Jean-Pierre Chauffier.

"Lutte emblématique" aussi pour Norbert et Annick Bossu, deux militants anti-nucléaire venus d'un petit village du département de la Loire. "C'est une lutte emblématique, exemplaire, pas seulement contre l'aéroport. J'ai très envie que cette lutte gagne, sinon on va nous imposer des projets inutiles" comme les gaz de schiste, explique Norbert.

Odile, du comité libournais, dans le nord de la Gironde, fait partie des Décroissants. Selon elle, ce qui attire les gens et fait écho partout en France, c'est que le projet Notre-Dames-des-Landes, c'est "la recherche d'un autre modèle de société qui n'a rien à voir avec le fric. NDDL, c'est un laboratoire", pour expérimenter un autre choix de vie, un autre mode de société "et "les mettre en pratique", assure-t-elle.

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