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Grands et petits secrets des services de renseignement français

Photo non datée fournie par la DGSE de son siège boulevard Mortier à Paris [ / DGSE/AFP/Archives] Photo non datée fournie par la DGSE de son siège boulevard Mortier à Paris [ / DGSE/AFP/Archives]

Révélations, anecdotes, procédures, acteurs : cinq livres racontent l'histoire des services secrets français depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale en les montrant sous toutes leurs coutures.

Dans "L'histoire politique des services secrets français" (La Découverte), Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, trois grands spécialistes du renseignement, livrent un pavé de 734 pages retraçant l'histoire de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), petite-fille du Bureau central de renseignement et d'action (BCRA, services secrets de la France Libre) et fille du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece).

Sept décennies de coups fourrés, réussites et ratages, de personnages haut en couleur ou de franches crapules: l'ouvrage fourmille de révélations.

Les auteurs dévoilent ainsi le rôle peu connu du Sdece en Indochine qui encadre des maquis de partisans locaux Hmong anti-Vietminh en les finançant avec l'opium ou celui du Sdece en Algérie multipliant avec plus ou moins de succès les opérations d'intoxication à l'intérieur des willayas du FLN.

Plus récemment, les trois auteurs révèlent que c'est Nicolas Sarkozy qui a donné le 17 juillet 2010, lors d'une réunion à l'Elysée, le feu vert à une opération du service action de la DGSE pour tenter de libérer Michel Germaneau, 78 ans enlevé en avril 2010 par Aqmi, puis tué par ses ravisseurs.

Mais qui dit actions clandestines, dit aussi agents décédés dont le nom ne figurera jamais sur une stèle. En annexe, les auteurs publient donc "une première ébauche d'une liste d'agents morts à l'étranger au service secret de la France de 1945 à l'été 2012". Cette liste provisoire compte quelque deux cents noms accompagnés de celui de leur unité, la date et le lieu de la mort.

Manuel du parfait petit agent secret

Sous le titre volontairement provocateur "Les services secrets sont-ils nuls?" (Ellipses, 392 pages), Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), analyse en profondeur les forces et faiblesses de la communauté française du renseignement qui compte quatre services et quelque 12.000 hommes et femmes.

Le livre est préfacé par l'ancien Premier ministre Michel Rocard, l'un des rares hommes politiques français à s'être vraiment intéressé aux services secrets.

"Le livre des espions" (L'Iconoclaste, 355 pages), de l'historien et haut fonctionnaire Bruno Fuligni, propose un manuel de l'espionnage en "1.000 mots et techniques secrètes des espions d'hier et d'ajourd'hui".

De A1 (la source A1, dans la notation de la vraisemblance des informations recueillies par les services, est la source la plus fiable) à Zonz (écoute téléphonique) en passant par Legoland (surnom donné au siège à Londres du MI6, service de renseignements britannique), "Le livre des espions" enseigne aussi, en huit leçons, les techniques pour devenir un parfait petit agent secret.

Charles Pellegrini, ancien patron de l'Office central de répression du banditisme (OCRB), s'est lui concentré sur l'espionnage économique. Dans "Histoires d'espions, le renseignement à l'heure de l'espionnage économique" (La manufacture de livres, 208 pages), il revient sur les plus grandes affaires récentes qui ont affecté Renault, Volkswagen, Areva ...

Jean-Emmanuel Derny, auteur de "Détectives privés, des agents très discrets" (L'Harmattan, 276 pages), décrit le cadre juridique et réglementaire dans le lequel doivent travailler ces hommes et ces femmes, une réalité bien éloignée de celle des polars, films et autres séries TV.

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