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Un fils Kadhafi parmi les "riches clients" de prostituées de luxe

Le Carlton en 2007 à Cannes [Valery Hache / AFP/Archives] Le Carlton en 2007 à Cannes [Valery Hache / AFP/Archives]

Le procès d'une affaire de proxénétisme de luxe a mis en lumière lundi le réseau d'un Libanais de 48 ans qui mettait des jeunes femmes à disposition de "riches clients du Moyen-Orient", dont un fils défunt du colonel Kadhafi prêt à verser une fortune pour une star du porno américaine.

Carlton de Cannes, palace monégasque, villa de luxe ou yacht mouillant au large de la Croisette durant le Festival de Cannes, le président de la 7e chambre du tribunal correctionnel de Marseille, Patrick Ardid, a détaillé les lieux où Elie Nahas facturait les services d'ex-reines de beauté entre un et plusieurs milliers d'euros. "Le titre de miss faisant monter les prix" selon un intermédiaire du réseau entendu par la police.

Son carnet d'adresses "très enviable", selon M. Ardid qui juge ce dossier dans lequel sept hommes et une femme sont poursuivis, comportait "la famille Kadhafi et plusieurs fils de présidents et des fils de princes arabes". L'homme d'affaires libanais l'a reconnu lui-même devant la police, avant de fuir dans son pays au bénéfice d'un assouplissement de son contrôle judiciaire.

Nahas, qui officiellement dirigeait une agence de mannequins avec des succursales à Beyrouth, Caracas, Dubaï et New York, disait également être "l'homme à tout faire de Moatassem Kadhafi", pour qui il avait organisé en 2004 un somptueux anniversaire à Marrakech (Maroc), pour plus d'un million et demi de dollars, avec plusieurs stars américaines dont "Kevin Costner, Carmen Electra ou Enrique Iglesias". Et "une vingtaine de mannequins", a souligné M. Ardid.

Il cédait aussi à ses caprices: en 2007, Le fils Kadhafi, tué en octobre 2011 durant la guerre civile libyenne, refusa deux jeunes femmes de Nahas, exigeant en échange la présence de Tiffany Taylor, une star du porno américaine.

 

Croisette

Seuls deux hommes et une femme comparaissent devant le tribunal correctionnel de Marseille, car outre le principal mis en cause, Nahas, trois autres Libanais ne se sont pas présentés: son neveu Anthony Abdelnour, un de ses intermédiaires, Antoine Medawar, et un de ses concurrents, Charbel Chidiac.

Un quatrième homme, Michael Ofsowitz, résidant à Miami, intermédiaire lui aussi, est en détention provisoire en Grande-Bretagne et refuse son extradition.

"Il ne reste que des seconds couteaux dans ce dossier", a affirmé à l'AFP le représentant de la partie civile, Me Patrick Rizzo, l'avocat des Equipes d'action contre le proxénétisme, une branche du Secours catholique.

Sabrina Samari, une Cannoise de 32 ans, a admis son rôle d'entremetteuse et de prostituée, disant "avoir honte". Le président a néanmoins insisté sur son rôle de proxénète, lisant la retranscription d'une conversation téléphonique dans laquelle un proche de Nahas louait son autorité: "elle a mis au pas les filles, ça a plu à Nahas".

Si la jeune femme a reconnu son implication, ce n'est pas le cas des deux autres prévenus, un chauffeur du Festival de Cannes, Antoine El Khoury, qui a nié avoir mis à disposition des filles, et un Vénézuélien de 35 ans, Félix Farias, "directeur de l'agence de mannequins" de Nahas au Venezuela, qui a dit tout ignorer de la prostitution.

Les enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocreth) avaient démantelé ce réseau durant le Festival de Cannes 2007.

Une cinquantaine de filles prostituées sur la Côte d'Azur, notamment sur la Croisette durant la quinzaine cinématographique et la saison estivale, ont été identifiées dans la procédure, dont une reine de beauté libanaise, et des mannequins ou des prostituées de nationalités libanaise, vénézuélienne, américaine ou française.

Le procès était prévu jusqu'à jeudi mais pourrait s'achever dès mardi du fait de l'absence de quatre prévenus.

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