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Procès des "tournantes" : l'heure des réquisitions

Nina, victime de viols collectifs, le 19 septembre 2012 devant la cour d'assises du Val-de-Marne [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Nina, victime de viols collectifs, le 19 septembre 2012 devant la cour d'assises du Val-de-Marne [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Les réquisitions de l'avocat général sont attendues lundi après trois semaines du procès des "tournantes" qui ont mis à l'épreuve les victimes présumées devant les assises du Val-de-Marne, où 14 hommes sont accusés de viols collectifs dans des cités de Fontenay-sous-Bois.

Les avocates des deux victimes présumées ont plaidé lundi matin. L'avocat général doit prendre la parole en début d'après-midi. Les onze avocats de la défense se succèderont ensuite, jusqu'à jeudi matin.

Le verdict est attendu jeudi, probablement tard dans la soirée.

Me Laure Heinich-Luijer, l'une des avocates des deux jeunes femmes, a précisé lundi avoir "bon espoir que les jurés ne sont pas dupes. (Les plaignantes) ont revécu à l'audience leur calvaire. On a réussi de nouveau à les faire taire". Elle a déploré le fait que les accusés "les ont traitées de menteuses, de nymphomanes", mais confie n'avoir "jamais eu l'impression que (la situation) s'est retournée" en faveur des quatorze hommes.

Alors que les accusés continuent de nier les faits qui leur sont reprochés, leurs avocats ont tenté, tout au long de ce procès à huis clos, de mettre en avant les contradictions et approximations des deux plaignantes.

Ainsi, la révélation par un avocat de la défense d'une plainte pour viols classée sans suite, qui avait été déposée par l'une des deux jeunes femmes à Nanterre en 1999.

L'autre plaignante avait dit ne plus se souvenir du rôle de deux accusés. Une mise "hors de cause", avait traduit la défense. Un oubli "normal" au vu de l'ancienneté des faits, selon ses avocates.

Soumises au questionnement incisif des avocats des accusés, les deux jeunes femmes, toujours accompagnées de leurs mères, n'ont cessé de dire leur sentiment de glisser du rang des parties civiles au banc des accusés. "De toute façon, depuis le début, c'est moi la coupable", avait sangloté la semaine dernière Nina, l'une des deux jeunes femmes, en sortant de la salle d'audience, suivie par l'escorte policière qui ne la quitte pas.

Les deux victimes présumées étaient absentes vendredi, après avoir été réunies pendant deux jours: mercredi, l'une d'elles, qui avait fait une tentative de suicide quelques jours après l'ouverture du procès, était revenue au sortir de dix jours d'hospitalisation.

Ces trois semaines de débats à huis clos - certains des protagonistes présumés de ces "tournantes" étaient mineurs à l'époque des faits - se sont déroulées dans une ambiance tendue selon des avocats. Durant les pauses, accusés et victimes présumés fumaient une cigarette devant le tribunal, à quelques mètres de distance.

Amis, famille, témoins, policiers, experts, se sont succédé face à la cour. Le juge d'instruction, en revanche, n'est pas venu.

Le procès de ces quatorze hommes, aujourd'hui âgés de 29 à 33 ans, s'est ouvert le 18 septembre. Ils sont accusés de viols collectifs perpétrés entre 1999 et 2001 sur les deux adolescentes alors âgées de 15 et 16 ans, qui ont longtemps gardé le silence.

Les accusés encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. L'un d'eux, en fuite, est absent du procès. Le dossier d'un quinzième homme accusé a été disjoint, pour des raisons de santé. Deux autres mis en cause, âgés de moins de 16 ans lors des faits, comparaîtront devant le tribunal pour enfants de Créteil. La date d'audience n'a pas été fixée.

 

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