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Les grandes affaires criminelles anglaises en France

Gaston Dominici (au centre) entouré d'enquêteurs et de journalistes arrive le 16 novembre 1953, à quelques kilomètres du village de Lurs (Alpes-de-Haute-Provence) sur les lieux du triple meurtre de la famille Drummond[AFP]

L'émoi causé en Grande-Bretagne par la tuerie de Chevaline est à la mesure des autres faits-divers retentissants qui ont eu lieu en France ces dernières années et qui impliquaient des Britanniques.

 

> 1952, l’affaire Dominici :

Vieille de 60 ans, elle reste aujourd’hui encore une énigme. Le 5 août 1952, au petit matin, près du village de Lurs (Alpes-de-Haute-Provence) les cadavres d'un couple britannique et de leur petite fille sont découverts au bord d’une route où ils avaient décidé de passer la nuit.

Sir Jack Drummond, nutritionniste de renom de 61 ans, a deux balles dans le dos, sa femme lady Ann trois. Plus loin le corps d’Elizabeth, 10ans, est retrouvé en pyjama bleu. Elle a été battue à mort à l’aide d’une crosse. « Son crâne ressemblait à un sac de noix » rapportera le commissaire marseillais Edmond Sebeille qui se charge de l’enquête.

Très vite les soupçons se portent sur la famille de fermiers Dominici qui se trouve à moins de 200 mètres. Gaston Dominici, patriarche d'origine piémontaise y règne en maître sur sa femme et ses deux fils.

Après deux ans d’enquête, ces deux derniers, Gustave et Clovis, accusent leur père. Arrêté, le patriarche passe aux aveux: il a surpris Mme Drummond en train de se déshabiller et lui a fait des avances. Le mari est intervenu et Gaston a tiré sur le couple avant de poursuivre la fillette. Mais il se rétracte, assurant avoir voulu préserver le vrai meurtrier, Gustave. Il n'en démordra plus.

A l’issue d’un procès suivi par toute la France, il est condamné à mort, sans preuve et sans mobile, le 28 novembre 1954. Sa peine est commuée en réclusion à perpétuité en 1957 puis le général de Gaulle le grâcie. Il est libéré le 14 juillet 1960 et meurt cinq ans plus tard dans un hospice. Une nouvelle instruction aboutit à un non-lieu en 1956.

La famille demande plusieurs fois, en vain, la révision du procès. Toutes les hypothèses sont avancées, y compris certaines voulant que Drummond, soupçonné d'être un agent britannique, ait été liquidé avec sa famille par des Soviétiques ou qu'il ait été victime d'un règlement de comptes entre anciens résistants sur fond de trafic d'armes.

 

 

> 1996, l’affaire Dickinson :

En juillet 1996, Caroline Dickinson, une collégienne anglaise de 13 ans, effectue un séjour linguistique en France avec sa classe. Elle loge avec ses camarades dans une auberge de jeunesse à Pleine-Fougères en Bretagne et partage sa chambre avec quatre autres camarades de classe.

Dans la nuit du 17 juillet, un homme s’introduit dans sa chambre, la viole puis l’étrangle alors que ses camarades dorment juste à côté. Très vite l’affaire fait la une de la presse britannique.

Les gendarmes vont arrêter quelques jours après le drame un SDF, Patrice Padé, qui avait été aperçu par des témoins à proximité de l'auberge de jeunesse. Ce marginal au casier judiciaire chargé a le profil idéal du coupable. Après deux jours de garde à vue il avoue le meurtre. Mais les tests ADN pratiqués grâce aux traces de sperme retrouvées sur la cuisse de la victime viennent le disculper.

L’enquête doit repartir depuis le début. C’est au juge Renaud Van Ruymbeke qu’est alors confiée l’affaire. Après des mois de recherches les enquêteurs vont découvrir que quelques heures avant le drame une autre agression a eu lieu dans une auberge de jeunesse à Saint Lunaire à quelques kilomètres de Pleine Fougères.

Les soupçons se portent alors sur un homme : Francisco Arce Montes, un espagnol d'une cinquantaine d'années. Au printemps 2001 sa trace est retrouvée dans une prison américaine. Extradé, il est condamné le 14 juin 2004 à 30 ans de prison avec une peine de sûreté de 20 ans, condamnation confirmée en appel en juin 2005.

 

 

> 1955, l’affaire Janet Marshall :

Le 26 Août 1955, des jeunes découvrent le corps sans vie d’une jeune anglaise  dans un fourré près d’Amiens. Très vite la victime est identifiée: il s’agit de Janet Marshall, née le 7 septembre 1925, institutrice à Nothingham. La police s’empare de l’affaire mais est rapidement confrontée à des difficultés. Pendant des mois l’enquête piétine et la presse britannique accuse d’incompétence ceux qui la dirigent.

La police met alors au point une nouvelle méthode : le portrait robot. Rapidement un suspect est arrêté, il s’agit de Robert Avril. Ce dernier finira par avouer le crime. « Je l’ai suivie dans le sentier. Elle me résistait, je l’ai étranglée. Mon acte est ignoble ». Il sera condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1958.

 

 

> 2012, l’affaire Patricia Wilson :

Le dossier est encore en cours. Cette Anglaise disparue cet été dans l'Aveyron a probablement été victime d'un meurtre mais la police ne parvient pas à retrouver son corps. Âgée de 58 ans, elle n'a plus donné de nouvelles depuis le 17 août. Des traînées de sang ont été retrouvées dans et à l'extérieur de la maison en pierre qu'elle et son compagnon avaient rachetée pour la retaper il y a cinq ans à l'écart du petit village Vabre-Tizac.

Patricia Wilson avait acheté cette maison de vacances pour la rénover.PASCAL PAVANI / AFP

Mme Wilson s'est séparée de son compagnon il y a un an, puis a entretenu une relation intime avec son jardinier Jean-Louis Cayrou avant de rompre. Jean-Louis Cayrou aurait mal supporté la rupture, croient les enquêteurs.   Il a été mis en examen pour assassinat le 25 août et est incarcéré depuis. Une série d'éléments matériels l'accuse comme la découverte de l'ADN de Mme Wilson sur un tendeur retrouvé dans la voiture du jardinier ou sur une lampe frontale tachée de sang. Il nie tout en bloc.

 

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