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Doux : lendemain difficile après la décision du tribunal

Au lendemain de la décision du tribunal de Quimper sur le groupe Doux, amertume et incompréhension dominaient parmi les salariés et les élus alors que la double casquette de Xavier Beulin, à la fois responsable syndical et homme d'affaires, suscitait l'ire du volailler breton.[AFP] Au lendemain de la décision du tribunal de Quimper sur le groupe Doux, amertume et incompréhension dominaient parmi les salariés et les élus alors que la double casquette de Xavier Beulin, à la fois responsable syndical et homme d'affaires, suscitait l'ire du volailler breton.[AFP]

Au lendemain de la décision du tribunal de Quimper sur le groupe Doux, amertume et incompréhension dominaient parmi les salariés et les élus alors que la double casquette de Xavier Beulin, à la fois responsable syndical et homme d'affaires, suscitait l'ire du volailler breton.

L'amertume et le pessimisme sont largement partagés parmi les quelque 1.700 salariés du pôle frais du groupe, dont le tribunal a prononcé la liquidation, tout en accordant un délai, jusqu'au 10 août, pour de nouvelles offres de reprise.

Pour les quelque 250 salariés de Doux Frais à Graincourt-lès-Havrincourt (Pas-de-Calais), où l'usine tourne au ralenti, c'est le "ras-le-bol", dans l'attente d'un éventuel repreneur.

Depuis juin, les salariés savent que leur avenir est compromis et certains ont commencé à chercher ailleurs. "On a tous entre 45 et 55 ans. Alors, pour retrouver du boulot, ça va être dur", souligne Hélène Guéant, déléguée CGT. "Et on s'en va avec le minimum de prime de licenciement (...) On n'a plus d'espoir", lâche-t-elle.

"C'est l'amertume, la colère, mais en même temps, c'est l'incompréhension qui domine", déclare pour sa part Pascal Margerin (PS), maire de Blancafort (Cher), une commune de 1.175 habitants où l'abattoir de dindes est le principal employeur avec quelque 240 salariés.

M. Margerin soutenait l'option Sofiprotéol, écartée par le tribunal de commerce de Quimper dont la décision, selon lui, favorise l'emploi en Bretagne. "Est-ce qu'il y a eu une préférence territoriale? Je le crois. Doux a le bras long sur la région", a-t-il dit.

"A Laval (ndlr: autre usine du pôle frais), il y a eu plusieurs débrayages (...) Aujourd'hui, les gens ne voulaient plus mettre les étiquettes Doux et Père Dodu (marque principale du groupe) sur les emballages", confie Véronique Rives, déléguée CGT au siège, à Châteaulin.

"Il y a des sites ou les gens arrêtent de travailler", confirme Nadine Hourmant, déléguée FO au siège. "Sur Sérent (Morbihan, 175 emplois), il y a des gens qui craquent, qui pleurent..."

Les salariés de Doux travaillant en dehors du pôle frais -pour l'export ou les produits élaborés, pour lesquels le tribunal a prolongé la période d'observation jusqu'au 30 novembre- sont aussi inquiets, même si certains essaient d'aller de l'avant.

Ainsi, la CFDT, majoritaire, lance un appel: "On veut que les ex-repreneurs du consortium (Sofiprotéol) se remettent autour d'une table et réfléchissent à reprendre les sites de frais. C'est la justice qui n'a pas voulu des offres de reprise, ce n'est pas nous", explique Jean-Luc Guillard, délégué central CFDT. Pourtant, les acteurs de l'offre coordonnée par Sofiprotéol ont indiqué douter "fortement de la viabilité des sites de +Doux frais+" en dehors d'un "projet industriel global concernant toutes les activités du groupe Doux", dans un communiqué.

Ils estiment ainsi que la mise en liquidation du pôle frais "compromet non seulement la viabilité des sites de +Doux Frais+, mais également la viabilité des autres entités".

De son côté, Charles Doux, PDG, n'a pas apprécié les critiques de son principal concurrent, Sofiprotéol, après la décision du tribunal.

"Vous m'avez interpellé" après cette décision, écrit le volailler breton dans une lettre ouverte à l'adresse de Xavier Beulin, à la fois président de la FNSEA et PDG de Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière huiles et protéines végétales. "Vous exprimiez-vous en qualité de président de la FNSEA ou en qualité de président de Sofiprotéol dont l'offre a été jugée irrecevable hier? Il semble qu'il y a mélange des genres", considère le PDG de Doux.

"C'est parce qu'ils n'ont pu présenter d'offres séparées à cause des exigences imposées par Sofiprotéol que des plans de cession n'ont pu être acceptés le 1er août sur les actifs du pôle frais", écrit encore Charles Doux.

Le tribunal a accordé mercredi au groupe Doux la prolongation de la période d'observation qu'il réclamait, à l'exception du pôle frais. Le tribunal a également refusé "l'indivisibilité" de l'offre présentée par plusieurs repreneurs potentiels sous l'égide de Sofiprotéol, cette dernière regrettant que son offre n'ait pas été retenue "sur des motifs juridiques contestables".

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