La route menant aux plages espagnoles a rouvert lundi matin, l'incendie ravageant la Catalogne s'étant éloigné de l'autoroute A9 Barcelone-Perpignan, fermée dimanche à la mi-journée.
On circule également sur la route départementale D900, la plus proche du périmètre de 15 hectares noirci par les flammes au Perthus (Pyrénées-Orientales), à la frontière franco-espagnole.
Un peu plus tôt dans la matinée, quelques poids lourds bloqués dans la ville espagnole de La Jonquère avaient été autorisés à se diriger au compte-gouttes vers Perpignan.
L'incendie qui a ravagé plus de 12.000 hectares en Espagne est maîtrisé sur le versant français des Pyrénées. Les pompiers continuaient cependant lundi matin à surveiller les zones parcourues par le feu, pour éviter d'éventuelles reprises.
Aussitôt après la réouverture de l'A9, des centaines de voitures de vacanciers, des camping-cars, des caravanes et de nombreux poids lourds se sont élancés vers l'Espagne, a constaté une correspondante de l'AFP.
Du côté espagnol, en direction de Barcelone, des véhicules de police et de pompiers étaient garés sur la bande d'arrêt d'urgence, occupés à éteindre les feux de broussailles le long de l'autoroute.
Entre les villes espagnoles de La Jonquère et Figueras, la chaussée de l'autoroute était noircie par endroit, indiquant que le feu avait franchi l'artère de bitume. Des deux côtés de l'autoroute, la végétation était calcinée, ponctuée de fumeroles, et une forte odeur de brûlé était perceptible.
Surveillance jusqu'à mercredi
De nombreux touristes bloqués sur le chemin de l'Espagne ont emprunté des itinéraires bis. Environ 200 vacanciers, notamment des personnes âgées, des familles avec enfants ou des passagers d'autocars, ont été accueillis dans la nuit de dimanche à lundi dans des centres d'hébergement d'urgence du Roussillon, à Cerbère, Banyuls, Port-Vendres, Collioure et au Boulou.
Dans le sens Barcelone-Perpignan, le rétablissement de la circulation a permis à de nombreux Français de quitter l'Espagne.
Parmi eux, quatre Toulousains d'une vingtaine d'années de retour de Barcelone ont été bloqués pendant plusieurs heures avant d'être dirigés par les gendarmes vers Gérone (60 km de la frontière), où les hôtels étaient pris d'assaut. Ils ont finalement pu regagner Toulouse avec 24 heures de retard. "C'était impressionnant, on voyait des nuages énormes. Avec le soleil, ça donnait une ambiance apocalyptique", raconte Julien Ramel, un comédien de 28 ans.
Dès l'aube lundi, des avions ont effectué des largages de produits retardant dans les Pyrénées-Orientales, pour prévenir tout nouveau départ de feu et circonscrire définitivement le périmètre des incendies.
Le feu est circonscrit mais sous surveillance au moins jusqu'à mercredi, a précisé la préfecture des Pyrénées-Orientales.
La circulation des TGV Perpignan-Figueras, le long de l'autoroute, était toujours interrompue lundi. Des travaux d'une durée de 24 à 48 heures sont à prévoir sur la section entre la frontière et la gare de Figueras (Espagne) en raison de dégradations sur les lignes électriques. Des autocars de substitution circulaient entre Figueras et Portbou, et des TER Cerbère-Perpignan faisaient la jonction.
La ligne ferroviaire bordant la côte méditerranéenne n'a pas été affectée dans la partie française, mais l'incendie qui s'est déclaré entre Cerbère (Pyrénées-Orientales) et Portbou (Espagne) a provoqué dimanche dans la soirée une brève suspension du trafic sur les voies espagnoles.