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Mariage gay : Boutin répond à Jouanno et Dati

Christine Boutin, la présidente du Parti chrétien-démocrate, n'est pas favorable au mariage homosexuel. [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, l’a confirmé dans une interview au journal Le Parisien, le mariage homosexuel et la possibilité d’adopter des enfants pour les couples du même sexe, devraient-être légalisés en 2013. 

De son côté, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assuré vendredi dans un communiqué que le "droit au mariage et à l'adoption pour tous serait institué" au cours du quinquennat, sans toutefois préciser de date. Jean-Marc Ayrault souhaite aussi que "les outils de lutte contre les discriminations (soient) renforcés", précise Matignon.

Si cette promesse de François Hollande durant sa campagne, est approuvée par  63% des français, selon un sondage BVA, elle est loin de faire l’unanimité du côté des politiques. 

La sénatrice UMP de Paris, Chantal Jouanno, "se félicite" de cette annonce du gouvernement. "Même si je suis en profond désaccord sur la plupart des réformes menées par l'actuel gouvernement, nous devons savoir, sur les grands sujets de société, laisser de côté les clivages purement politiques pour nous rassembler sur des valeurs modernes de liberté et d'égalité", assure l'ancienne ministre dans un communiqué.

"Je tiens à saluer l'annonce de l'ouverture du mariage et de l'adoption pour les couples de même sexe. C'est une victoire décisive pour les libertés individuelles", ajoute-t-elle. Pour elle, cette mesure "constitue une reconnaissance de l'égalité des droits entre chaque citoyen". "L'orientation sexuelle ne porte en rien atteinte à l'intérêt général ou à la sécurité collective, et les valeurs morales traditionnelles ne sauraient tenir lieu d'argument juridique", assène-t-elle.

De son côté, Rachida Dati, l'ancienne ministre UMP, se déclare "favorable" à un débat sur le mariage homosexuel, indissociable selon elle de la question de l'adoption par des couples de même sexe.

"Que les personnes du même sexe qui vivent ensemble souhaitent avoir les mêmes droits que les couples hétérosexuels, c'est une évidence, c'est normal", a-t-elle dit.

Le mariage, "il ne faut pas le dissocier de la notion d'adoption", a estimé également Mme Dati. "Dès lors que vous touchez au mariage, vous touchez à la famille et la famille veut dire aux enfants. Toutes ces questions doivent être débattues ensemble", a-t-elle ajouté.

Sans donner son avis personnel, l'ancienne garde des Sceaux juge qu'il "ne faut pas se déconnecter de l'évolution de la société" et qu'il faut, qu'on soit "pour ou contre", "donner des arguments".

Un signe d'ouverture que le député UMP Jean-Frédéric Poisson, proche de Christine Boutin, n'a guère apprécié. Dans un communiqué, l'élu des Yvelines a "invité la droite à garder son calme, sa cohérence et son unité". Je rappelle à Mme Dati que l'engagement pris par la droite durant la campagne présidentielle était de préserver le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme", l'a-t-il interpellée.

"Le candidat Sarkozy et la droite ont toujours défendu cette conception de la famille. Les postures individuelles sur ce sujet sont de nature à semer le trouble dans notre famille politique qui a plus que jamais besoin d'unité", a encore lâché M. Poisson.

Christine Boutin, la présidente du Parti chrétien-démocrate, annonce quant à elle, au journal Le Figaro, qu'elle a l'intention de «rentrer en résistance» et promet même qu'elle ira «jusqu'à l'incivilité si nécessaire». «Ce projet est gravissime. Il s'agit d'un changement de civilisation car toutes les sociétés sont fondées sur la différence des sexes. Je ne mets pas en cause l'amour entre deux personnes du même sexe mais si l'on se place du point de vue de l'enfant, tous les désirs d'adultes n'ont pas à être contentés», tonne l'ancienne ministre du Logement. «Les exceptions n'ont pas à être érigées en normes légales», rajoute-t-elle dans le quotidien.  

 

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