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Action Directe: liberté conditionnelle accordée à Rouillan

Le tribunal d'application des peines (TAP) de Paris a accordé la liberté conditionnelle à l'ancien dirigeant d'Action Directe Jean-Marc Rouillan à partir du 20 mai, mais le parquet pourrait encore faire appel de sa décision, a annoncé vendredi à l'AFP l'avocat de l'intéressé.[AFP/Archives]

Le tribunal d'application des peines (TAP) de Paris a accordé la liberté conditionnelle à l'ancien dirigeant d'Action Directe Jean-Marc Rouillan à partir du 20 mai, mais le parquet pourrait encore faire appel de sa décision, a annoncé vendredi à l'AFP l'avocat de l'intéressé.

Le TAP de Paris, compétent en matière de terrorisme, "admet Rouillan à la libération conditionnelle à partir du 20 mai 2012", a déclaré Me Jean-Louis Chalanset, évoquant un jugement rendu vendredi, au lieu de lundi.

Le 19 mai 2011, M. Rouillan était sorti de la prison des Baumettes. Il bénéficie depuis d'un régime de semi-liberté à Marseille: mundi d'un bracelet électronique, il travaille pour la maison d'édition Agone qui a mis à sa disposition un logement.

Au bout d'un an sans incident, il était en droit de demander sa libération conditionnelle, ce que lui a accordé le TAP de Paris. "Ce n'est pas une victoire, seulement un épilogue normal. Il a quand même passé 25 ans sous écrou", a commenté Me Chalanset.

Cependant, "le parquet antiterroriste de Paris a encore 24 heures pour faire appel, ce qui suspendrait la décision. La semi-liberté s'arrêtant le 19 mai, Jean-Marc Rouillan retournerait alors en prison, peut-être pour deux mois, en tout cas jusqu'à la décision de la cour d'appel", a précisé l'avocat.

Si le parquet anti-terroriste faisait appel, "ce serait un acharnement", a lancé Me Chalanset.

"Début avril, le parquet s'est opposé à cette libération, en affirmant que certes, Jean-Marc Rouillan était employé en CDI, mais que le chiffre d'affaires de la maison Agone était en baisse, dans un contexte de crise de l'édition, et donc que son emploi était précaire... Mais, M. Rouillan a bientôt 60 ans et une maladie assez grave (Erdheim-Chester, ndlr): s'il se retrouvait un jour sans emploi, ce ne serait peut-être pas un tel drame", a ajouté Me Chalanset.

"Il y a cinq ans, le parquet évoquait un risque que les anciens d'Action directe reprennent les armes s'ils sortaient de prison. Maintenant, le parquet chipote sur son travail: cela prouve qu'ils voudraient qu'il ne sorte jamais de prison", a-t-il estimé.

Jean-Marc Rouillan, qui dirigeait le groupe armé d'extrême-gauche Action Directe, avait été arrêté en 1987 et condamné, avec trois autres membres, à la réclusion criminelle à perpétuité, notamment pour les assassinats de l'ingénieur général de l'armement René Audran et du PDG de Renault Georges Besse.

Rouillan est aujourd'hui le dernier du groupe à attendre sa libération conditionnelle, après Nathalie Ménigon et Georges Cipriani. Joëlle Aubron, qui avait bénéficié en 2004 d'une suspension de peine pour raison médicale, est morte en 2006.

Une fois en liberté conditionnelle, Rouillan resterait soumis pendant six ans à de nombreux contrôles: il devrait "résider dans le département des Bouches-du-Rhône, indemniser les victimes à hauteur de 150 euros par mois, ne pas s'exprimer au sujet des faits pour lesquels il a été condamné, etc.", a précisé Me Chalanset.

M. Rouillan avait bénéficié d'une semi-liberté pendant 10 mois, jusqu'en octobre 2008, mais des propos dans une interview publiée dans l'Express lui avait alors valu de retourner en prison pour deux ans et demi.

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