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Un gigantesque «footoir», par Pierre Ménès

Cette guéguerre pathétique ajoutée aux problèmes récurrents d’arbitrage, à celui des pelouses en piteux état et au manque de spectacle chaque week-end, ça commence à faire beaucoup. [Fred Marvaux / Icon Sport]

Le football français dans son ensemble n’est pas au mieux. Ce n’est pas un scoop, on était déjà un peu au courant. Mais on en a eu une nouvelle preuve affligeante avec le report, mercredi, de l’élection du nouveau conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP), qui devait précéder la désignation du successeur de Frédéric Thiriez à la tête de l’institution.

Sans rentrer dans des détails politiquo-magouillotico-juridiques des arcanes du foot français, on peut schématiser ce joyeux foutoir en expliquant qu’il y a aujourd’hui une guerre ouverte entre les grands clubs, regroupés dans le syndicat Première Ligue présidé par Bernard Caïazzo (co-président de Saint-Etienne), et les plus petits. Et notamment les clubs de Ligue 2, qui ont été laissés pour compte, eux qui ont déjà perdu une place directe d’accession en Ligue 1, puisqu’il y aura désormais en fin de saison un barrage entre le 18e de Ligue 1 et le 3e de Ligue 2.

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Mais le football français, ce n’est pas que Lyon, le PSG, Monaco et Marseille. C’est aussi Orléans, Brest, Bourg-en-Bresse, Laval et bien d’autres, qui se battent tous les jours pour que le football professionnel existe dans leur ville.

Sauf que cela n’a aucune espèce d’importance pour les «gros» clubs, dont le seul but est d’avoir un maximum d’argent pour eux et de laisser les miettes aux autres. Une volonté quelque peu grotesque, car on ne peut pas d’un côté se plaindre de la toute-puissance financière du PSG et de l’autre vouloir assécher les petits clubs de sa propre division. Dans ces circonstances, on se doutait que ça allait péter et la déflagration a été très forte.

Un consensus et des concessions de part et d’autre finiront sûrement par être trouvés, mais le mal est fait. Et cette guéguerre pathétique ajoutée aux problèmes récurrents d’arbitrage, à celui des pelouses en piteux état et au manque de spectacle chaque week-end, ça commence à faire beaucoup. Si tout le monde ne tire pas dans le même sens, le niveau global du foot français ne pourra jamais progresser.

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Pendant ce temps-là, Noël Le Graët jubile, lui qui dit tout et son contraire. Un jour, le président de la Fédération française de football affirme que toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour un retour de Karim Benzema en équipe de France et, un autre, il déclare que l’attaquant du Real Madrid est sélectionnable.

C’est une preuve accablante du manque de vision du football français, même s’il n’est pas le seul à marcher sur la tête quand on entend Gianni Infantino, président de la Fifa, vouloir instaurer une Coupe du monde à 48 pays. Mais, dans cette histoire, c’est encore une fois le foot français qui trinque. Et il n’en avait pas vraiment besoin.

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