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Euro 2016 : Comment Diego Simeone a transformé Antoine Griezmann

Payet embrasse le pied gauche d’Antoine Griezmann après que le madrilène ait marqué contre l’Islande en quart de finale de l’Euro 2016. [Icon Sport]

Jeune joueur prometteur à son arrivée à l’Atlético Madrid, Antoine Griezmann a fait plus que passer un palier. Aux cotés de son entraîneur argentin, Diego Simeone, il est devenu une référence à son poste. Il pourrait en faire la démonstration contre l'Allemagne. 

Antoine Griezmann est fier de porter le maillot Bleu, il n’a d’ailleurs jamais envisagé de postuler à la sélection espagnole en dépit de son parcours qui le voit gambader sur les pelouses ibériques depuis plus de 10 ans (il est arrivé à la Real Sociedad en 2005). Pourtant, le natif de Mâcon, âgé de 25 ans, a un mode de vie qui s’inspire plutôt de l’Espagne, voir de l’Argentine. Célébrations de buts en espagnol, maté (une infusion très courante en Argentine) toute la journée, grinta incroyable sur le terrain et débauche d’énergie constante, ne cherchez plus la marque de Diego «Cholo» Simeone, son coach. 

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Un changement de position

Philippe Montanier, son entraîneur à la Real Sociedad entre 2009 et 2011 témoigne de cette évolution : «Il avait cette grinta en lui, et l’a cultivée au contact de Simeone». Pour commencer, Simeone a replacé le jeune attaquant, lui confiant un rôle dans l’axe alors que ses jeunes années le voyaient plus ailier. Un choix que son entraîneur justifiait à l’époque : «quand il sera plus proche de la cage, il explosera beaucoup plus en tant que footballeur. Cela prendra un certain temps de travail, mais il y a une grande prédisposition. Nous espérons que le jeune joueur important qu’il est commence à devenir un homme, et un footballeur important également». Bien vu de la part d’un Diego Simeone qui, à l’époque déjà, considérait «que Griezmann est beaucoup plus complet qu’un simple ailier». 

Pourtant, le travail de Simeone sur Griezmann ne s’est pas limité à ce replacement. Toujours exigeant, l’Argentin a souvent été dur avec son protégé, notamment en janvier 2016 quand il déclarait que son joueur ne faisait pas partie «des meilleurs joueurs du monde». A l’époque, le message était clair : «je l’invite à ne pas écouter ce qui se dit et de continuer à s’améliorer. Il peut encore progresser, car c’est un jeune joueur qui travaille beaucoup. Quand le moment viendra, tout se concrétisera pour lui». 

Une exigence au quotidien

Une déclaration qui permet de mesurer l’exigence d’un entraîneur devenu une référence mondiale. Une exigence que Griezmann avait pu mesurer dès ses premiers pas avec les Colchoneros (surnom des joueurs de l’Atlético Madrid) : «À la Real Sociedad, on ne jouait pas avec autant d’intensité. Au début, je manquais d’air, et mes pieds étaient très lourds après les entraînements. Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’intensité et la concentration qu’exige Simeone lors des séances». 

Match charnière

Petit à petit pourtant, Griezmann s’habitue à cette exigence et à la débauche d’énergie qu’implique le fait de jouer sous les ordres du «Cholo». De plus en plus souvent aligné sur la pelouse, il profite en 2014 de la blessure de l’avant-centre titulaire, Mario Mandzukic. Un match, notamment, sera révélateur de la mue de l’attaquant français. Menés 1-0 par l’Athletic Bilbao, les madrilènes attaquent la deuxième mi-temps pied au plancher, et Griezmann inscrit un triplé pour permettre aux siens de s’imposer 4-1. Une performance alors saluée par son entraîneur : «c’est le joueur dont on a besoin, c’est le joueur qu’on est allé chercher. Cela va lui faire du bien et à l’équipe aussi, parce qu’on fait confiance à ses caractéristiques et on en a besoin. J’espère que ce sera un moment important pour sa confiance. Mais le travail paie, et cela fait un moment qu’il travaille très bien».

Un travail conséquent, en compagnie d’un entraineur compétent. Quel que soit le résultat de la demi-finale face à l’Allemagne, Antoine Griezmann, meilleur buteur de l’Euro 2016, a déjà réussi sa compétition. Une réussite qui doit beaucoup à Diego Simeone. 

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