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Gazons plus que maudits, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[©MALEAN]

Dimanche soir, le terrain (vague) du Stade Pierre-Mauroy de Lille a fait jaser. On s’était suffisamment moqué des pelouses brésiliennes, il y a deux ans, repeintes en vert dans certains coins pour cacher la misère, pour ne pas ressentir un sentiment de honte de vivre la même chose pour notre Euro.

Comme au Stade de France, à Nice et à Marseille, la pelouse lilloise est indigne d’un tel événement, voire même d’un match professionnel. Alors, il y a toujours des excuses avec la vilaine UEFA, qui a fait venir une pelouse de Slovaquie (qui a en plus gelé pendant le voyage) deux mois avant le début de la compétition.

Mais enfin soyons sérieux, jamais Nice, Marseille (depuis les travaux) et Lille n’ont eu un terrain juste correct. Pour preuve, ils sont classés 13e, 15e et 16e des meilleurs terrains de Ligue 1. En France, on construit des stades, mais on se fiche complètement de la pelouse. Sauf quand on a un cerveau comme à Lyon, où tout a été pensé pour que les conditions d’ensoleillement soient satisfaisantes.

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Et donc, la pelouse du Parc OL est impeccable. Celle du Parc des Princes est probablement la plus belle du monde, mais son entretien coûte 2,5 millions d’euros par saison. Mais, comment peut-on expliquer que des clubs peu fortunés comme Metz, Troyes, Guingamp ou Montpellier puissent compter sur des billards ? C’est un choix, un investissement, mais aussi une question de respect du spectateur, qui vient voir le meilleur spectacle possible.

En France, il faut faire du fric. Organiser des matchs de rugby, des concerts… La visite d’ACDC au Vélodrome deux mois avant l’Euro, ce n’est pas une belle trouvaille ça ? L’amour du foot, du beau jeu, passe bien loin après la rentabilité. Mais lorsque la France est sous le regard de l’Europe, on se doit de faire un vrai effort. Parce que pour l’instant, l’Euro vu de l’étranger, c’est quoi ? Des grèves, des bagarres de rue, des incidents dans les stades et des pelouses en carton. Sans oublier deux matchs moisis sur trois. Pour l’image, c’est un désastre. Il aurait peut-être fallu y penser avant.

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