Pas question que la fête soit gâchée. Si les amateurs de football attendent les matchs avec impatience, les autorités françaises se préparent à une tout autre compétition. Avec l’arrivée de millions de touristes, la menace terroriste plane sur l’Euro.
En conséquence, le gouvernement a mobilisé plus de 77 000 policiers et gendarmes, une partie des 10 000 soldats de l’opération Sentinelle, ainsi que 1 000 secouristes bénévoles. Des effectifs sans précédent, qui font de ce tournoi «l’événement sportif le plus sécurisé jamais organisé», selon le ministre des Sports, Patrick Kanner.
En alerte depuis les attaques du 13 novembre dernier, les forces de sécurité ont organisé ces derniers mois des simulations d’attentats aux scénarios divers : au sein d’un stade, par drone, ou encore dans une fan-zone. Destinés à accueillir quelque sept millions de visiteurs, ces espaces installés dans les dix villes hôtes sont au centre des inquiétudes.
Diffusions de matchs déconseillées en terrasse
Comme les stades, elles seront entourées d’un double périmètre pour filtrer l’accès des spectateurs, qui seront soumis à des palpations rigoureuses.
Hier, le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, a assuré que toute la sécurité sera en place pour que ces lieux soient «des lieux de vie». Et pour ne pas se disperser, les autres retransmissions en plein air seront interdites et les diffusions en terrasse déconseillées.
La menace des hooligans
L’autre grande crainte des autorités se portent sur les supporters violents en provenance de toute l’Europe, qui viendront en France pour en découdre en marge de la compétition. Plusieurs matchs de la phase de groupe sont déjà redoutés : le plus «chaud», Angleterre-Russie, a lieu dès demain soir à Marseille, au Stade Vélodrome. Dimanche, ce sera au tour de Paris d’accueillir un bouillant Turquie-Croatie.
Enfin, le 16 juin, Allemagne-Pologne risque de faire des étincelles à Saint-Denis, au Stade de France. Pour lutter contre ces débordements, les polices des 23 autres pays engagés ont envoyé 180 de leurs hommes. Ils seront en partie déployés en soutien de la police française pour traquer les hooligans venus de chez eux.