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Le PSG et le Barça en rois, par Pierre Ménès

Pierre Ménès.[A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Il tient sa chronique dans les colonnes de Direct Matin.

 

Ce ne fut pas une grande surprise. Le PSG a été sacré champion de France pour la troisième année consécutive. Quoi de plus normal au final ? Mais il y a eu plus de suspense qu’on aurait pu l’imaginer. Un faux suspense car je n’ai jamais douté une seconde que le club parisien ne décroche pas le titre. Mais la combinaison retour de Coupe du monde, cascade de blessures et enchaînement de matchs, pouvait laisser craindre qu’il y ait des pertes en route. Je ne parle pas du championnat. Avec un tel effectif, c’est quand même la moindre des choses que les Parisiens soient champions. Mais ce qui m’épate, c’est qu’ils n’aient rien lâché et qu’ils gagnent les deux coupes nationales en affrontant essentiellement des clubs de L1.

Leur parcours parfois bringuebalant a donné confiance aux Lyonnais, qui se sont retrouvés en tête du classement un peu malgré eux. A la fin, ils ont fini par céder sous la pression parisienne et sa série de neuf victoires d’affilée, mais aussi celle de leur président Jean-Michel Aulas avec ses différentes sorties. Je ne suis pas certain qu’il ait rendu grand service à son groupe qui était, de surcroît, relativement jeune. Mais, pour l’OL, c’était déjà presque inespéré de finir à la deuxième place. A la trêve, Hubert Fournier et ses hommes ne pensaient sûrement pas pouvoir finir devant l’OM de Marcelo Bielsa.

A cette époque, j’étais d’ailleurs comme tout le monde, je me régalais par le spectacle proposé par les Marseillais, champions d’automne. Mais je n’avais pas manqué d’émettre quelques bémols comme cette défense à trois et le marquage individuel d’une autre époque. Et les résultats ont fini par me donner raison. Ce système est très exigeant au niveau physique et requiert beaucoup de concentration. A un moment donné, les joueurs ont fait preuve d’une forme de lassitude et Bielsa n’a pas su corriger le tir. Il a préféré rester droit dans ses bottes. Ça n’a pas empêché certains de hurler au génie, d’affirmer que c’était un cadeau de l’humanité de l’avoir en Ligue 1 parce qu’on voit du spectacle… Ce qui m’a fait doucement rire. Mais s’il s’en est bien tiré car ce sont les joueurs qui se sont fait allumer. Et, quand l’OM s’est remis à gagner en fin de saison, on entendait «Bielsa a repris la main».

Un drôle de traitement de faveur comparé à celui réservé à Laurent Blanc. Quand je vois ce qu’il s’est pris dans la tronche après l’élimination en quart de finale de la Ligue des champions contre Barcelone en faisant fi des absences au match aller et en oubliant la qualification contre Chelsea. D’un côté, on a Bielsa, qui ne gagne pas un match pendant un mois, c’est tout juste s’il ne mérite pas une place au Panthéon, et de l’autre, Blanc, qui a tout gagné, c’est un tocard qui ne tient pas ses joueurs. Où est le problème s’il gagne tout ? D’autres entraîneurs ont eu les effectifs pour tout gagner et ils ne l’ont pas fait. Certains n’ont même rien gagné. Il suffit de regarder «Don» Carlo Ancelotti qui n’a pas tout gagné avec le PSG et qui n’a rien gagné lors de sa deuxième saison au Real Madrid. 

 

L’attaque phénoménale de Barcelone

Pour en revenir au Barça, ce n’est pas le premier venu non plus. Les Catalans ont certes affronté un PSG décimé, puis un Bayern Munich privé de ses meilleurs éléments en demi-finale et une Juventus sans Giorgio Chiellini en finale (3-1) pour soulever leur 5e Ligue des champions, mais ils possèdent une attaque phénoménale qui restera dans l’histoire du football de par ses résultats et le nombre de buts marqués par Neymar, Lionel Messi et Luis Suarez.

C’est trois-là ont su, Messi en tête, mettre leur ego au service du collectif. Peut-être que l’Argentin commence à comprendre que le plus important n’est pas de marquer des buts, mais surtout de gagner des trophées. Cela dit, quand les autres n’y arrivent pas, il sait très bien le faire lui-même. Le Bayern Munich s’en rappelle sûrement encore… Je n’ai jamais caché que je suis très Barça, mais ce que je trouve assez «exceptionnel», c’est que la formation qui a remporté la Ligue des champions est une équipe soi-disant interdite de recrutement. Et à l’intersaison, Barcelone a quand même recruté Ivan Rakitic, Jérémy Mathieu et Suarez. Là aussi, au niveau des règles euro­péennes, il y a une forme d’injustice assez effarante. Une de plus.

 

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