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Un peu de… philosofoot, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN ]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa chronique dans les colonnes de Direct Matin.

 

Dimanche soir, Christophe Dugarry a poussé un énorme coup de gueule contre le jeu ultra-défensif de Monaco, qui ne s’est pas procuré l’ombre d’une occasion de but contre le PSG sur sa pelouse de Louis-II.

Dire que Monaco, après un début de saison compliqué, a de bons résultats est une évidence. Les Monégasques ont même réussi une démonstration de jeu en contre à Arsenal avec un large succès (3-1), qui les place sur la voie royale pour aller en quart de finale de la Ligue des champions.

En championnat, les matchs de l’ASM sont régulièrement d’épouvantables pensums, mais ça marche. Sauf que Duga s’ennuie et c’est son droit de le dire. C’est quand même hallucinant de remettre ainsi en cause la liberté d’expression et d’opinion d’un gars qui a été champion du monde et d’Europe avec les Bleus, dans une période où tout le monde est encore censé être Charlie…

Se battre contre la dictature du résultat, revendiquer le droit à lutter contre l’ennui, ça paraît être la moindre des choses. Le plus savoureux, c’est que dans le même temps, un autre débat a éclos après la défaite de l’OM au Vélodrome contre Caen (3-2) après avoir mené 2-0. Le Marseille de Marcelo Bielsa serait trop offensif...

 

Pas une science exacte

Donc, d’un côté, Leonardo Jardim gagne et nous ennuie. D’un autre, Bielsa nous enchante, mais l’OM est en crise de résultat depuis le début de l’année 2015. Alors, si on se contente de tout flinguer, ce genre de débat philosophique n’a pas grand intérêt.

Il m’interpelle pourtant. Je pars toujours d’un principe simpliste : si on joue bien, on finit par gagner. Pas forcément à chaque match, mais sur la durée. Christian Gourcuff m’expliquait souvent que le jeu n’était pas nécessairement synonyme d’attaque. Que le collectif devait s’exprimer dans toutes les zones du terrain, de la perte du ballon à sa récupération.

Monaco ne fait rien, Marseille fait tout et, quelque part, il y a une forme d’excès. Ces remarques ne remettent pas en cause le travail de Bielsa et Jardim. L’Argentin a certainement estimé, et il en parle souvent, que l’effectif de l’OM était déséquilibré avec beaucoup plus de qualités offensives que défensives.

Jardim, après les transferts de Falcao et Rodriguez, a tenté de mettre en place un système de jeu ambitieux, qui s’est vite révélé désas­treux. Il a eu l’intelligence de tout changer. Duga a raison : Monaco, ce n’est pas drôle. Mais ça marche. Bielsa a aussi raison : le tout pour l’attaque, c’est chouette. Même si ça marche moins. C’est pour ces raisons que le foot est tout sauf une science exacte. Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime tant.

 

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