Il y a une dizaine d’années, deux scientifiques de la NASA ont investi un restaurant McDonald’s abandonné pour y numériser en haute définition le premier cliché de la Terre pris depuis la Lune.
Trois ans avant la mission Apollo 11, en 1966, la NASA a lancé Lunar Orbiter 1, une sonde spatiale dont le but était de repérer les zones d’alunissage possibles pour les astronautes. La sonde, équipée de deux appareils photos, prend le 23 août 1966 le premier cliché de la Terre depuis l'orbite de la Lune. Imprimé ave les moyens de l’époque, le cliché ne ressemble pas à grand-chose, la qualité n’étant pas au rendez-vous.
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Des bandes conservées dans un réfrigérateur
Pourtant, l’histoire ne s’arrête pas là. Les bandes magnétiques transmises par Lunar Orbiter 1, transférées sur des cassettes, sont entreposées pendant plus de 20 ans dans un entrepôt du Maryland. Dans les années 1980, la NASA s’intéresse à nouveau à ces clichés, et confie à Nancy Evans la charge de numériser le contenu des cassettes.
Finalement, ces cassettes passeront une nouvelle vingtaine d’années dans l’oubli, entreposées dans le réfrigérateur de Nancy Evans, au fond de son jardin. Jusqu’en 2007 et la transmission de cette tâche à Keith Cowing et Dennis Wingo, tous deux ingénieux de la NASA, qui montent le projet «Lunar Orbiter Image Recovery Project» (LOIRP). Son but est de récupérer les clichés pris par la sonde, et de les numériser en haute définition.
«McMoon’s»
Sans aide ni budget, les deux scientifiques décident d’investir un McDonald’s abandonné situé juste à côté du centre de recherches Ames de la NASA pour le transformer en un centre de recherche clandestin qu’ils appelleront avec beaucoup d’humour «McMoon’s».
Ils y font venir les machines nécessaires, et après plusieurs années de recherche, ils finissent par trouver le cliché tant désiré, celui de la première photo de la Terre prise depuis la Lune. Avec leur matériel moderne, ils parviennent à obtenir des clichés d’une remarquable qualité, sans comparaisons avec ceux obtenus à l’époque.
