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Comment l'analyse des plantes pourrait permettre d'anticiper les éruptions volcaniques, selon des scientifiques canadiens

La planète est régulièrement sujette à une forte activité volcanique. [Ása Steinarsdóttir/Unsplash]

D’après une nouvelle étude, publiée en novembre dernier dans une revue scientifique, les plantes pourraient être utilisées comme un système d’alerte précoce pour les activités volcaniques, des années à l’avance.

Une découverte révolutionnaire. Depuis plusieurs siècles, la France métropolitaine ne compte plus que des volcans éteints. Mais alors que l’Hexagone est épargné par cette catastrophe naturelle, l’Indonésie et la Martinique ont déjà connu des éruptions terribles, sans mentionner l’Italie, les Philippines ou encore l’Islande, où les volcans sont toujours actifs.

À l’heure où le danger reste réel dans ces endroits du monde, les scientifiques cherchent un moyen de garantir la sécurité de la population et de permettre aux autorités d’ordonner rapidement l’évacuation d’une zone susceptible d’être touchée par un volcan. Par conséquent, l’un des moyens permettant de lancer des alertes et de se préparer plus rapidement à cette catastrophe naturelle n’est autre que la végétation.

En effet, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue «Geochemistry, Geophysics, Geosystems» et relayée par «Interesting engineering» mercredi 27 décembre dernier, le comportement des plantes pourrait fournir des indications précoces concernant l’activité volcanique.

Quarante années d'étude

L’étude en question a été menée par des chercheurs de l’Université McGill au Canada. Les experts se sont penchés sur la végétation du Parc National de Yallowstone, aux Etats-Unis. Le volcan «Caldeira de Yellowstone» est en effet situé sous ce parc.

Pour mener les recherches, les scientifiques ont utilisé des images satellites recueillies de 1984 à 2022, l’idée étant d’étudier un potentiel changement de couleur des plantes avant la survenue des éruptions volcaniques.

En analysant les images, les chercheurs ont établi un lien direct entre l'augmentation de la verdure des plantes, signe d'une croissance stimulée par le dioxyde de carbone supplémentaire, et un brunissement ultérieur lorsque l'activité volcanique atteint son apogée. Ce brunissement est attribué au dioxyde de soufre et aux températures élevées qui provoquent la mortalité des plantes.

Concrètement, le dioxyde de carbone, l’un des premiers signes d’activité volcanique, agit comme un fertilisant pour les plantes. Il rend donc la végétation plus luxuriante, plus verte. Mais à mesure que l’activité du volcan s’intensifie, le dioxyde de carbone devient toxique et tue les plantes. L’augmentation de celui-ci est d’ailleurs difficile à détecter puisque de nombreux volcans se trouvent dans des zones inaccessibles et fortement végétalisées.

Par conséquent, en se basant sur la sensibilité des plantes aux changements dans les gaz volcaniques, celles-ci pourraient permettre d'anticiper les éruptions volcaniques des années avant que ces dernières ne surviennent.

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