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PFAS : tout savoir sur ces polluants «éternels» qui contaminent certaines régions françaises

L'usine d'Arkema à Pierre-Bénite, dans le sud de Lyon, est une des principales productrices de PFAS en France. [PHILIPPE MERLE / AFP]

Les PFAS, acronyme des per-et polyfluoroalkylées, sont des substances chimiques toxiques qui se retrouvent dans divers objets du quotidien, et parfois même dans l’alimentation. Dangereux pour la santé, ces polluants sont présents dans le monde entier. Une enquête menée par plusieurs médias a permis de créer une carte d’Europe afin de visualiser l’ampleur de la contamination. Voici ce qu’il faut savoir sur ces polluants éternels.

La plus grande menace chimique du 21e siècle. Pour certains experts, les PFAS représentent un danger énorme pour l’être-humain. Et pour cause, ces substances toxiques sont nocives et il est aujourd'hui difficile d’y échapper tant elles sont présentes dans nos quotidiens. 

Poêles anti-adhésives, emballages alimentaires, textiles ou encore dans les aéroports, les PFAS sont partout. Les per-et polyfluoroalkylées sont issus de la grande famille de substances de synthèses créée dans les années 1940. Si les PFAS sont aussi présents, c’est notamment à cause de leurs propriétés, jugées incontournables par l’industrie, car elles résistent à l’eau, à la chaleur et sont anti-adhésives. 

17.000 sites contaminés

D’après les résultats du «Forever Pollution Project», une enquête menée par Le Monde et dix-sept autres médias européens, il y aurait un total de 17.000 sites contaminés sur notre continent à hauteur de 10 nanogrammes par litre. Parmi ces milliers de sites, 2.100 sont contaminés à des niveaux dangereux pour la santé avec plus de 100 nanogrammes par litre. 

Certains d’entre eux sont situés en France, et notamment au sud de Lyon. Comme la ville de Pierre-Bénite qui abrite deux usines fabriquant des PFAS, celle d’Arkema et de Daikin. Au total, il existe cinq usines qui produisent ces substances en France. 

Le «Forever Pollution Project» a aussi comptabilisé 21.500 sites «présumés contaminés». Principalement autour des aéroports, à cause des mousses anti-incendie utilisées assez fréquemment dans le cadre d’exercices.

D’après cette enquête, les PFAS, omniprésents dans la nature, vont le rester pendant «des centaines, voir des milliers d’années» à cause de leur grande résistance.

Quelles conséquences sur la santé ? 

Les effets des PFAS sur le corps humain sont multiples. Selon plusieurs études, ces substances pourraient avoir des répercussions sur la fertilité et le développement du fœtus. Elles pourraient aussi augmenter les risques d’obésité et de certains cancers, notamment de la prostate, des reins ou encore des testicules. 

D’autres effets existent probablement, sans qu’ils aient encore pu être identifiés. D’après un rapport norvégien sorti en 2019, le coût annuel pour la santé publique européenne est estimé entre 52 et 84 milliards d'euros.

Vers une interdiction à l’échelle européenne ? 

Aux États-Unis, la prise de conscience a déjà commencé, comme chez le géant 3M, connu pour ses masques et ses «Post-It». Attaquée en justice, l’entreprise avait annoncé en décembre 2022 qu’elle arrêterait la production des PFAS d’ici fin 2025. 

En Europe, plusieurs autorités sanitaires allemandes, danoises, néerlandaises, norvégiennes et suédoises ont déposé à la mi-janvier un projet visant à interdire ces substances auprès de l’Agence européenne des produits chimiques. Ce projet a été soutenu par plusieurs autres pays, notamment la France. Néanmoins, il faudrait attendre 2026 pour qu’une telle mesure d’interdiction soit mise en place. 

Du côté des producteurs de PFAS, ils estiment qu’il sera assez difficile de se passer de ces substances, particulièrement utilisées dans les secteurs pharmaceutiques et automobiles. 

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