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S-métolachlore : cet herbicide parmi les plus utilisés bientôt interdit en France

L’Anses a indiqué laisser des délais de six mois pour la vente et d’un an pour son utilisation, avant que ce produit ne soit complètement prohibé. [©Jean-François MONIER/AFP]

Responsable d’une vaste pollution des nappes phréatiques en France, l’herbicide S-métolachlore, parmi les plus utilisés dans l’Hexagone, va être interdit, d’après une annonce ce mercredi 15 février de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Une substance autorisée depuis 2004. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport ce mercredi 15 février, révélant que l’herbicide S-métolachlore, parmi les plus utilisés dans l’Hexagone, était à l’origine d’une vaste pollution des nappes phréatiques dans le pays. Une procédure de retrait du marché des principaux usages de cette substance a été lancée.

Principalement utilisés pour les cultures de maïs, tournesol, soja, sorgho ou encore pour la betterave, le S-métolachlore et ses trois métabolites (ESA, OXA, NOA) sont très largement répandus dans les sols. Connus pour être «persistants» dans l’environnement, ils migrent directement vers les eaux souterraines, polluant les sources d’eau potable.

Néanmoins, s’ils sont utilisés depuis 2004, les scientifiques manquent de données afin d’établir de potentiels risques pour la toxicité sur la reproduction, la cancérogénicité, la transformation potentielle dans la filière de traitement, le potentiel de perturbation endocrinienne. Pour le moment leur utilisation affecte seulement la qualité de l'eau, sans être un danger clair pour la santé.

Vers une interdiction en 2024

Ainsi, l’Anses a dû se contenter d’examiner ces sources d’eau potable, dont les résultats des expertises ont indiqué des «concentrations estimées supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne». L’agence a alors décidé de lancer une procédure, afin d’interdire les usages principaux de cet herbicide.

En 2021 déjà, elle révélait qu’un tiers des prélèvements effectués en 2019 affichaient des traces de S-métolachlore, dépassant les seuils de qualité de l’eau. Des mesures de restrictions et d’autorisations avaient été prises pour limiter leur emploi, désormais caduques. 

A noter que l’Anses, dans son rapport d’expertise, a indiqué laisser des délais de six mois pour la vente et d’un an pour son utilisation, avant que le S-métolachlore ne soit complètement prohibé. 

Quant aux agriculteurs, ils avaient été nombreux à protester le 8 février dernier à Paris, contre l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes dans l’agriculture betteravière. Cette nouvelle pourrait à nouveau attiser la colère d’une profession, qui peine à trouver d’autres solutions pour une pratique plus écologique et plus saine. 

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