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Brûlante planète Terre

Les experts sont alarmistes [AFP]

Les conclusions du rapport publié dimanche sont inquiétantes. Pour les scientifiques, il est urgent d’enrayer le réchauffement climatique.

 

La situation n’a jamais été aussi alarmante. D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui a rendu dimanche un rapport analysant les résultats de plus de 30 000 études réalisées ces sept dernières années, la planète est en danger si le réchauffement climatique n’est pas enrayé. Selon le Giec, «nous avons peu de temps» pour réussir à maintenir la hausse globale des températures sous les 2 °C par rapport à la fin de l’ère préindustrielle, le seuil que s’est fixé la communauté internationale.

 

Des conséquences déjà visibles

Sept ans après sa dernière grande évaluation, le Giec estime que la situation s’est fortement dégradée. Selon lui, les concentrations de gaz à effet de serre (CO2, méthane et protoxyde d’azote) dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés depuis 800 000 ans.

Des concentrations qui ont eu des effets directement visibles. Entre 1880 et 2012, la température moyenne à la surface de la planète a augmenté de 0,85 °C, avec une forte accélération ces dernières années. Les océans ont vu leur niveau s’élever de 19 cm et leur acidité augmenter de 26 % entre 1901 et 2010. Concernant les glaciers de l’Arctique, leur volume a diminué de 40 % en quatre décennies. Dans de nombreuses régions, les impacts du réchauffement climatique sont d’ores et déjà visibles, notamment en Europe et en Asie, où les vagues de chaleur se font de plus en plus fréquentes. A l’inverse, des précipitations accrues, parfois à l’origine de graves inondations, touchent de plus en plus de zones géographiques.

Ces changements climatiques ont des conséquences désastreuses sur l’agriculture et, par lien de cause à effet, sur l’alimentation des populations. De nombreuses espèces animales, terrestres ou marines, sont quant à elles poussées à évoluer, à migrer, voire à disparaître.

 

Un appel à agir en urgence

Si la situation est grave, elle n’est pas pour autant désespérée. «Nous avons les moyens de limiter le changement climatique, a estimé hier le président du Giec, Rajendra Kumar Pachauri. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de la volonté de changer.»

Selon le groupe d’experts, la communauté internationale devra faire des efforts pour ne pas dépasser le seuil des 2 °C. Les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 40 % (le taux prévu pour 2013) à 70 % entre 2010 et 2050, et disparaître d’ici à 2100. Pour y arriver, Etats et entreprises devront tout faire pour se soustraire aux énergies fossiles. Redouté par certains, qui estiment qu’il aurait un impact trop important sur la croissance, ce tournant énergétique aurait pourtant de nombreux avantages.

«L’action contre le réchauffement peut contribuer à la prospérité économique, à une meilleure santé et à des villes plus vivables», a en effet estimé hier Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU. 

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