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NDL : des milliers de personnes pour la chaîne humaine

La chaîne humaine[JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Les organisateurs de la chaîne humaine géante qui a encerclé samedi sur 25 km le site du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, auquel ils s'opposent, ont affirmé avoir réussi leur pari en réunissant suffisamment de personnes, venues de toute la France, pour boucler la chaîne.

Néanmoins les estimations restaient très divergentes, entre la préfecture de Loire-Atlantique qui affirme que les manifestants n'étaient que 12.000 et que la chaîne n'était pas tout à fait complète, et les organisateurs estimant qu'il y avait de quoi faire "une chaîne et demie", soit 40.000 personnes.

Une photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Une photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013
 

Un écart d'estimation similaire à celui observé le 17 novembre lors d'une importante manifestation d'opposants évalués à 13.500 personnes selon la préfecture tandis que les organisateurs se comptaient 40.000.

Un photographe et une vidéaste de l'AFP, qui ont survolé la zone en hélicoptère, ont constaté de visu que la chaîne, bien qu'incomplète sur certains brefs tronçons, comptait deux à trois rangs d'épaisseur à d'autres endroits.

"C'est une victoire de la mobilisation citoyenne", a souligné sur place Jean-Philippe Magnen, porte-parole d'Europe-Écologie-Les Verts (EELV), venu participer à la chaîne avec les principaux dirigeants d'EELV.

Des opposants se réclamant pour la plupart des plus de 200 comités anti Notre-Dame-des-Landes de toute la France avaient fait le déplacement en famille, en voiture ou en autocar, mais aussi en vélo pour certains Nantais, Bretons ou Vendéens.

Des habitants de Béziers, de Lille ou du Languedoc ont passé la nuit sur les routes pour arriver à temps. Des retraités en tenue de randonnée mais aussi des familles entières avec de jeunes enfants étaient présents, munis de drapeaux à l'effigie du mouvement d'opposition, un avion barré de rouge.

 

"Ce que nous voulons c'est l'arrêt de ce projet"

Une photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Une photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013
 

Venus de Savoie, Yves, Serge et Marc, ont traversé la France en autocar dans la nuit. "Chez nous il y a le projet de tunnel Lyon-Turin, dix fois pire financièrement encore que cet aéroport", soulignent-ils. "Moi je me bats pour mes petits-enfants", ajoute Yves, bras tendus, donnant la main à ses deux collègues alors que la chaîne se forme.

Une famille avec deux enfants dont un petit bébé de trois semaines pique-niquait peu avant sur la route. "Nous sommes agriculteurs près de Rennes, ce projet va encore détruire des terres agricoles", soulignent Stéphanie et Cyril, la trentaine.

Non loin, c'est un élégant sexagénaire britannique qui a traversé la Manche pour passer son samedi sur la "Zad", zone d'aménagement différé dédiée au projet d'aéroport.

Photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013 [Jean-Sebastien Evrard / AFP]
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Photo aérienne de la chaîne humaine de Notre-Dame-des-Landes, le 11 mai 2013
 

John Stewart, originaire de Londres, explique: "En 2008, les gens de Notre-Dame-des-Landes sont venus nous aider lorsque nous nous battions contre le projet de troisième piste à l'aéroport d'Heathrow". "Ce projet a été abandonné en 2010, c'est normal que je sois ici aujourd'hui", ajoute M. Steward.

"Le projet n'est pas abandonné: ce que nous voulons c'est l'arrêt de ce projet", a souligné sur place l'ancienne candidate à la présidentielle d'EELV Eva Joly.

"Nous avons bien conscience que les porteurs du projet n'ont pas l'intention d'abandonner et que leur stratégie est l'enlisement", a pour sa part déclaré une des opposantes historiques, Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) et présidente du Cedpa (élus doutant de la pertinence de l'aéroport).

Sur le côté de la route, une large banderole dénonçait: "Notre Dame d'Hollande, Ayrault port du délire", visant autant le président de la République que son Premier ministre, ancien député-maire de Nantes où il était l'un des porteurs du projet .

 
 

Le projet prévoit le transfert de l'actuel aéroport de Nantes, situé au sud de l'agglomération, à Notre-Dame-des-Landes, commune située à quelque 30 km au nord.

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