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Rhinocéros: l'Afrique du Sud craint une "crise" vers 2016

Un rhinocéros au bord d'une route en Afrique du Sud, en février 2013 [Issouf Sanogo / AFP/Archives] Un rhinocéros au bord d'une route en Afrique du Sud, en février 2013 [Issouf Sanogo / AFP/Archives]

La population de rhinocéros d'Afrique du Sud commencera à décliner vers 2016 si le rythme actuel du braconnage se poursuit, ont prévenu vendredi les autorités de Pretoria, alarmées par l'abattage de près de 150 mammifères depuis le début de l'année.

La sonnette d'alarme a été tirée par la ministre de l'Environnement Edna Molewa, en marge d'une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces protégées (CITES) à Bangkok.

"Le nombre de rhinocéros braconnés en Afrique du Sud depuis le début de l'année atteint 146", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, précisant qu'une cinquantaine de braconniers présumés avaient été arrêtés dans la même période.

Les rhinocéros sont chassés pour leur corne, parée de toutes les vertus médicinales en Asie, et sont l'une des stars de cette conférence avec les éléphants, eux aussi victimes ces dernières années d'un braconnage sans précédent.

Un total de 668 rhinocéros avaient été abattus en Afrique du Sud en 2012. Un record qui pourrait être dépassé cette année, si la tendance des deux derniers mois se poursuit, ce qui ne tarderait pas à poser de véritables questions quant à la survie de l'espèce.

"Nous pensons que nous allons commencer à avoir des problèmes vers 2016", a ajouté la ministre.

Les taux de natalité de l'espèce sont pour l'instant supérieurs aux taux de mortalité, a convenu pour sa part Fundisile Mketani, un haut responsable du département de l'Environnement.

Mais "avec cette tendance, d'ici à 2016, si nous ne l'arrêtons pas, alors nous assisterons à un déclin" de la population , a-t-il ajouté. "Nous serons alors en crise".

Les rhinocéros sont inscrits depuis 1977 à l'annexe I de la CITES, qui interdit le commerce. Mais les cornes-trophées des rhinocéros blancs d'Afrique du Sud et du Swaziland font partie des exceptions à l'embargo. Le Kenya avait déposé une proposition pour un moratoire sur ce commerce, mais il l'a retirée jeudi.

Plusieurs ONG jugent que la chasse aux trophées, source de revenus, a en réalité participé au salut de l'espèce en encourageant les réserves à maintenir une forte population.

La ministre sud-africaine a d'ailleurs "salué" le retrait de la proposition kenyane. Elle "aurait empêché l'Afrique du Sud et le Swaziland d'utiliser un outil de gestion qui peut être durable et bénéfique pour la conservation de l'espèce", a-t-elle estimé.

La population de rhinocéros blancs en Afrique du Sud est estimée à un peu plus de 18.000 animaux.

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