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Les "zones anti-loups" impraticables?

Des loups dans le parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes dans l'est de la France, le 12 décembre 2012 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives] Des loups dans le parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes dans l'est de la France, le 12 décembre 2012 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

Les "zones de protection renforcée contre le loup" adoptées au Sénat le 30 janvier sont un dispositif juridiquement impraticable, ont jugé lundi deux membres du groupe national loup, instance qui doit adopter mardi les bases du plan de gestion 2013-2017.

Ces zones d'exclusion, qui visent à faciliter la "destruction" du loup dans des communes où les activités d'élevage sont "gravement perturbées par les attaques de loups", sont "illégales et impraticables", a affirmé à l'AFP Jean-David Abel, de France Nature Environnement (FNE).

L'autorisation de "destruction" va à l'encontre des textes régissant la protection du loup en Europe et en France, dit-il Ces zones, créées par la proposition de loi adoptée par les sénateurs contre l'avis du gouvernement, "ne tiennent pas compte" non plus du nombre limité de loups qui peuvent être abattus chaque année (11 pour 2012-13), ajoute-t-il.

Jean-Pierre Royannez, représentant du syndicat agricole FNSEA dans le "groupe loup", salue pour sa part le fait que les parlementaires "prennent conscience du problème du loup". Mais il considère également la mesure comme "complètement impossible" à mettre en oeuvre.

Le représentant agricole table davantage sur un "virage" dans le futur plan loup 2013-2017, censé garantir la protection de l'animal tout en limitant les impacts sur l'élevage. La trame du plan doit être adoptée mardi par le groupe national loup, organe qui regroupe des parlementaires, des experts, des représentants agricoles et des associations.

"Ce qu'on attend, c'est la possibilité pour les éleveurs de pouvoir réellement se défendre et faire reculer la pression du loup", dit M. Royannez.

La France, où le loup est revenu naturellement au début des années 90, abrite actuellement environ 250 bêtes, principalement dans les Alpes. Le prédateur est responsable d'un nombre croissant d'attaques de troupeaux, selon les données officielles: 1.415 attaques en 2011, pour 4.920 animaux tués, contre 736 attaques (et 2.680 animaux tués) en 2008.

Plusieurs associations avaient souligné, début janvier, la nécessité de mieux organiser la protection des troupeaux menacés avant de faciliter le recours aux tirs.

Les bases du futur plan loup doivent être présentées mardi après-midi par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho et son homologue de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

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