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La mort annoncée de l'énergie nucléaire japonaise

Le gouvernement japonais va annoncer sous peu l'abandon de l'énergie nucléaire d'ici aux années 2030, dix-huit mois après l'accident de Fukushima, a affirmé mercredi un journal japonais. [AFP] Le Japon veut fermer tous ses réacteurs d'ici 2030[AFP]

Le gouvernement japonais va annoncer sous peu l'abandon de l'énergie nucléaire d'ici aux années 2030, dix-huit mois après l'accident de Fukushima, a affirmé mercredi un journal japonais.

Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, pourrait prendre cette décision dès ce week-end, lors d'une réunion portant sur le nouveau plan énergétique à établir pour tirer les conséquences de la catastrophe, a précisé le Mainichi Shimbun citant des sources gouvernementales.

Si le Japon opte pour la sortie du nucléaire, il rejoindrait les rangs des pays ayant opté pour cette stratégie après Fukushima : l'Allemagne a décidé de fermer ses 17 réacteurs d'ici à 2022 et la Suisse compte éliminer progressivement ses cinq tranches d'ici à 2034.

Bien que la décision japonaise vise un horizon plus lointain que le plan allemand, son ampleur serait supérieure car l'archipel comptait pas moins de 54 réacteurs avant l'accident débuté le 11 mars 2011 (50 unités aujourd'hui).

Seulement deux tranches sont toutefois actuellement en opération. Les autres sont arrêtées, soit à cause d'un séisme soit en raison des mesures de sécurité supplémentaires exigées par les autorités après Fukushima.

Les compagnies d'électricité réclament à cor et à cris de pouvoir redémarrer des réacteurs arrêtés, car actuellement elles doivent faire tourner leurs centrales thermiques à plein régime pour compenser le manque énergétique, et donc doivent importer massivement des hydrocarbures.

Les autorités n'ont pour l'instant donné leur feu vert qu'à la relance de deux réacteurs du centre du Japon. Elles doivent composer avec une opinion assez rétive au redémarrage et à des manifestations régulières d'opposants au nucléaire.

L'énergie nucléaire représentait près de 30% de la consommation de courant au Japon avant l'accident débuté le 11 mars 2011 dans la centrale Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo), après un puissant séisme et le passage d'un tsunami géant sur la région.

Une centaine de milliers de personnes ont dû être évacuées de la zone en raison d'importantes émissions radioactives, sans perspective claire de retour pour nombre d'entre elles, les opérations de démantèlement des réacteurs et de nettoyage du site devant durer plusieurs décennies.

Cette catastrophe, la pire du genre depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a provoqué une grave crise pour le secteur nucléaire dans le monde, mais n'a pas brisé cette industrie pour autant.

La France et la Grande-Bretagne sont décidées à lancer une nouvelle génération de réacteurs, les Etats-Unis ont validé la construction de nouvelles tranches pour la première fois depuis l'accident de 1979 à Three Mile Island (Etat de Pennsylvanie, est), tandis que la Chine et l'Inde prévoient de mettre en chantier des dizaines de réacteurs dans les années à venir.

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