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L'Argentine espère un accord avec les fonds "vautours"

La présidente argentine Cristina Kirchner (g) et son homologue uruguayen José Mujica à Caracas le 29 juillet 2014  [Leo Ramirez / AFP] La présidente argentine Cristina Kirchner (g) et son homologue uruguayen José Mujica à Caracas le 29 juillet 2014 [Leo Ramirez / AFP]

L'Argentine espérait mardi une solution de dernière minute dans le différend qui l'oppose à des fonds "vautours" pour éviter un défaut de paiement sur une fraction de sa dette extérieure (539 millions USD) qui pourrait intervenir mercredi.

Mardi, les regards étaient tournés vers New York, où des discussions sont prévues entre une délégation ministérielle argentine et le médiateur Daniel Pollack, nommé par le juge chargé de l'épineux dossier Thomas Griesa, pour rapprocher les positions des deux parties, jusqu'ici en vain.

"Nous espérons que les négociations avancent, mais cela ne dépend pas de nous", a déclaré le chef du gouvernement argentin Jorge Capitanich lors de sa conférence de presse quotidienne.

La réunion devait débuter à 11H00 locales (14H00 GMT).

Pendant ce temps, la présidente argentine de centre-gauche Cristina Kirchner est à Caracas pour un sommet du Mercosur avec son ministre de l'Economie Axel Kicillof, prêt à sauter dans l'avion présidentiel si un accord se dessine.

Le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman (g), le chef du gouvernement Jorge Capitanich (2e g) et le ministre de l'Economie Axel Kicillof (2e d) à Buenos Aires le 18 juillet 2014  [Juan Mabromata / AFP/Archives]
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Le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman (g), le chef du gouvernement Jorge Capitanich (2e g) et le ministre de l'Economie Axel Kicillof (2e d) à Buenos Aires le 18 juillet 2014

Buenos Aires campe sur ses positions et continue de refuser d'appliquer la décision judiciaire américaine l'obligeant à payer 1,3 milliard à des fonds "vautours", qui représentent moins d'1% des créanciers de l'Argentine, avant de pouvoir poursuivre les remboursements à la plupart (93%) des créanciers ayant consenti un allègement de la dette après la crise économique de 2001.

 

- Paiement au Club de Paris -

 

Forts d'une retentissante victoire judiciaire confirmée par la Cour suprême des Etats-Unis, les fonds spéculatifs ne cédent rien. Ils ont cependant fait savoir qu'ils accepteront un paiement en bons du trésor argentin, comme l'a fait Repsol dans l'accord d'indemnisation pour la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF.

Pour NML Capital, qui doit encaisser 832 millions de dollars après avoir acheté pour 50 millions de dette à prix cassé, "le gouvernement argentin a fait le choix du défaut de paiement". NML dénonce "une absence totale de volonté de résoudre le problème de la part de l'Argentine".

Le juge Thomas Griesa, qui suit le contentieux depuis des années, se montre lui-aussi inflexible. Il a notamment refusé le sursis à exécution du jugement demandé par l'Argentine. Cela aurait permis à Buenos Aires de se protéger de revendications similaires de la part d'autres créanciers.

Car les fonds "vautours" ont gagné en justice le droit d'encaisser 100% des sommes initialement dues, alors que 93% des créanciers ont accepté en 2005 et 2010 des remises de dette d'environ 70%, afin de favoriser un redressement de la 3e économie d'Amérique latine.

Pour l'ex-ministre argentin de l'Economie Roberto Lavagna (2002-2005), "la clé est de tenir jusqu'à l'expiration de la clause RUFO", le 31 décembre 2014, qui interdit à l'Argentine d’offrir de meilleures conditions de remboursement à un créancier.

Il n'écarte pas l'hypothèse d'un accord de dernière minute, les Argentins attendent souvent le dernier moment pour résoudre un problème, mais l'horizon semble actuellement bouché, les deux parties étant sur des positions diamétralement opposées.

Les Argentins ne sont pas pris par la psychose qui avait précédé le défaut de paiement de 2001, qui portait sur 82 milliards de dollars à une époque où l'Argentine, étranglée par la dette, ne disposait pas de capacité de paiement.

"Ici, l'économie, ça va, ça vient, on est habitués. Je ne vois pas venir une catastrophe comme en 2001", confie Irma Riquelme, une fonctionnaire de 45 ans, qui avait perdu ses économies en dollars fin 2001.

Afin de démontrer sa solvabilité, l'Argentine a versé lundi une échéance de 642 millions de dollars à ses créanciers publics du Club de Paris, plus que les 539 millions susceptibles de provoquer un défaut de paiement partiel mercredi.

D'après Christopher Dembik, économiste de Saxo Bank, il y aura en cas de défaut de paiement "une dévaluation inévitable du peso du fait de l’épuisement des réserves de change" et la récession attendue en 2014 pourrait s'accentuer.

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