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Les moteurs de l’économie

Un Airbus A380. [AFP]

Décriée chez elle comme à l’étranger, l’économie française dispose de plusieurs atouts pouvant se révéler déterminants pour lui permettre de renouer avec une croissance forte.

 

Une bonne nouvelle dans un océan de pessimisme. L’annonce, hier, des excellents résultats d’Airbus, qui a décroché 1.503 commandes en 2013 et signé ainsi la meilleure performance commerciale de l’histoire de l’aéronautique, tranche avec la morosité de l’économie française.

Entre une courbe du chômage qui rechigne à s’inverser et la hausse de 2,9 % des entreprises défaillantes entre janvier et novembre 2013, la tendance est plutôt à la défiance. Selon un baromètre Viavoice publié hier, seuls 10 % des cadres français
ont confiance en l’économie, contre 91 % d’entre eux en Allemagne.

Et pourtant, à l’image des carnets de commandes bien remplis de l’avionneur européen, les indicateurs encourageants sont bien là. L’OCDE, qui avait déjà revu sa croissance à la hausse en septembre dernier, a signalé hier une «inflexion
positive» pour la France. Autrement dit, l’organisme prévoit une accélération de la croissance pour 2014, avec des conséquences sur l’économie réelle d’ici six à neuf mois.

La France peut en effet compter sur des secteurs porteurs, son attractivité auprès des investisseurs étrangers et une démographie dynamique pour se sortir de la crise.

 

> Des secteurs florissants

L’industrie aéronautique et spatiale, avec son chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros en 2012, est un secteur clé pour l’économie. Elle emploie directement 170.000 person­nes et a engendré 8.000 créations nettes d’emploi il y a deux ans.

A ce fleuron s’ajoute le secteur du luxe et ses 131.000 actifs qui, malgré le ralentissement en 2012, devrait profiter de l’ouverture et l’extension de certains marchés, notamment en Asie.

La France conserve également son leadership en matière de tourisme, qui représente 7,33 % du PIB.

Enfin, l’agroalimentaire est toujours le premier employeur avec un effectif de 495.000 personnes. En novembre dernier, le secteur générait un excédent commercial de plus d’un milliard d’euros, notamment grâce aux vins et spiritueux, qui s’exportent très bien. «Avoir des champions nationaux est important, explique David Mourey, professeur d’économie. Mais cela ne suffit pas à porter une économie vers le haut.»

 

> Les investisseurs en confiance

L’économie peut compter sur la France, toujours prisée par les investisseurs étrangers. Selon le baromètre Ernst&Young 2013, elle se situait au 3e rang des pays européens les plus attractifs en 2012, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec 471 projets. Pour les seules implantations industrielles, l’Hexagone est devant ses partenaires européens. Il attire les groupes américains, tels qu’Amazon ou FedEx, et les projets portés depuis les Etats-Unis ont augmenté de 11 % entre 2011 et 2012.

Malgré un recul depuis 2008, la France «est réputée pour ses infrastructures, comme les transports et les communications», précise David Mourey. Mais aussi pour sa main-d’œuvre.

Enfin, le fait qu’elle soit elle-même au 4e rang mondial en matière de stocks d’investissements directs à l’étranger encourage ses partenaires à agir de manière réciproque.

 

> La fécondité résiste

Avec une moyenne de 2,01 enfants par fem­me, contre 1,6 dans l’Union européenne, la France est l’un des rares pays du Vieux Continent à renouveler ses générations. A l’inverse des pays développés, y compris les Etats-Unis, l’Hexagone n’a pas vu son taux de fécondité reculer avec la crise de 2008.

«Une démographie dynamique permet d’avoir une main-d’œuvre plus jeune, donc moins chère et peut-être plus innovante», souligne David Mourey. Et reste indispensable pour financer le système des retraites.

 

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