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Parisot passe la main

La présidente sortante du Medef Laurence Parisot, le 22 mai 2013 à sa sortie de Matignon, à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Laurence Parisot cède aujourd’hui son fauteuil de présidente du Medef au terme de huit ans de règne. L’industriel Pierre Gattaz lui succède. 

Clap de fin pour Laurence Parisot. Ce matin, la présidente du Medef doit céder sa place à Pierre Gattaz. Une passation de pouvoir qui met fin à huit ans de règne d’une «patronne des patrons» charismatique.

Première femme à prendre la tête de l’organisation, l’ancienne présidente de l’Ifop (elle en assure aujourd’hui toujours la vice-présidence) était alors inconnue du grand public lorsqu’elle est élue à la tête du Medef à la surprise générale, en 2005. Elle a imposé un style bien différent de son prédécesseur Ernest-Antoine Seillière. Ce dernier voyait d’ailleurs en elle un «symbole de modernité et d’audace».

 

Un discours qui détonne

Ce changement, Laurence Parisot, 53 ans, l’a imposé sur le fond comme sur la forme. Au lendemain de son accession à la tête du patronat, elle a surpris en évoquant sa volonté de «réhabiliter la bienveillance, la politesse, la courtoisie, la générosité, le respect, le pragmatisme» dans les entreprises.

C’est la marque de fabrique de Laurence Parisot, selon ceux qui l’ont  côtoyée. Un style qui a su séduire jusqu’aux partenaires sociaux. «Elle a, certes, une conception économique très libérale que nous combattons mais il faut reconnaître qu’elle a su s’intéresser aux questions sociétales», estime Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière.

Ainsi, l’égalité professionnelle, la responsabilité sociale des entreprises ou bien encore l’environnement ont été quelques-uns de ses chevaux de bataille. Laurence Parisot a notamment milité pour l’ouverture de négociations sur le harcèlement dans les entreprises, s’est penchée sur la question des quotas de femmes dans les conseils d’administration ou a prôné, en 2011, le gel des salaires des grands patrons des entreprises du Cac 40.

Autres combats menés avec succès : la rupture conventionnelle, la réforme des retraites en 2010 et, récemment, l’accord sur le travail en janvier 2013.

 

Des tensions jusqu’à la chute

Mais sa personnalité n’a pas toujours séduit les membres de l’organisation patronale. «Quand la crise est venue, elle n’a peut-être pas assez recentré le débat sur les questions économiques et parlé des entreprises», explique Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail.

Laurence Parisot n’a en effet pas maintenu l’unité patronale. La fédération agroalimentaire (Ania) a claqué la porte du Medef en 2009. Les deux autres représentants patronaux, la CGPME (petites entreprises) et l’Union pour les artisans, ont dénoncé le monopole du Medef dans la représentativité. Des tensions vives qui ont failli faire échouer les négociations sur l’accord sur l’emploi  en janvier.

Autant de querelles qui ont contribué à sa chute en février dernier, le conseil exécutif refusant de voter un changement des statuts qui lui aurait permis de prolonger son mandat. Son successeur, Pierre Gattaz, sait qu’il faudra pacifier les relations. Il mise sur un discours recentré sur l’économie propre à séduire les bastions traditionnels. Des soutiens nécessaires pour mener ses prochains dossiers : la réforme des retraites et la représentativité patronale. 

 

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