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Etats-Unis : reflux du chômage sur des bases solides

Des chômeurs à Manhattan le 6 mars 2013 [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives] Des chômeurs à Manhattan le 6 mars 2013 [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives]

La lente décrue du chômage s'est poursuivie en avril aux Etats-Unis mais elle s'appuie désormais sur des bases plus solides en dépit d'une activité économique encore convalescente.

Pour le troisième mois consécutif, le taux de chômage américain a reculé de 0,1 point pour s'établir à 7,5% en avril, son niveau le plus faible depuis décembre 2008, indique le rapport mensuel du gouvernement sur la situation de l'emploi publié vendredi.

Dans le même temps, les créations d'emplois ont retrouvé des couleurs avec 165.000 nouveaux postes en avril, en hausse de 19% par rapport à un mois de mars où les embauches ont été revues en nette hausse.

Ces nouveaux chiffres, qui ont surpris les analystes, sont d'autant plus encourageants qu'ils s'accompagnent d'une hausse de la population active qui connaissait depuis janvier une érosion (-626.000 personnes en tout) faisant mécaniquement baisser le taux de chômage.

Des recruteurs et des chômeurs à New York, le 6 mars 2013 [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives]
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Des recruteurs et des chômeurs à New York, le 6 mars 2013
 

Au final, le mois d'avril aura non seulement vu un recul du nombre de chômeurs, à 11,6 millions, mais également une augmentation du nombre de personnes ayant un emploi.

Farouche détracteur de l'administration Obama, le leader de l'opposition républicaine, John Boehner a dû lui-même reconnaître que le rapport sur l'emploi contenait "quelques bonnes nouvelles".

De son côté, la Maison Blanche a fait profil bas en indiquant que ces nouveaux chiffres montraient que l'économie continuait "à se rétablir" mais qu'il restait encore "beaucoup à faire".

Les coupes budgétaires massives entrées en vigueur en mars, couplées aux hausses des impôts en janvier, faisaient pourtant craindre une détérioration rapide du marché de l'emploi.

Mais en avril, le recul des embauches dans le secteur public (-11.000 postes) a encore été largement compensé par le secteur privé.

"Ce rapport montre qu'il n'y a pas --encore-- de ralentissement des embauches liées aux coupes budgétaires", estime Nariman Behravesh, analyste au cabinet IHS.

Selon Harm Bandholz, de UniCredit Economics, ces nouveaux chiffres montrent même que la période de faible croissance observée à la fin du premier trimestre n'était qu'une "parenthèse" et n'annonçait pas une "tendance durable".

Le tableau n'est toutefois pas entièrement rose.

Le taux d'activité, qui mesure la part des actifs dans la population en âge de travailler, s'est stabilisé en avril (63,3%) mais reste à son niveau le plus faible depuis 1979.

Le nombre de personnes contraintes de travailler à temps partiel est par ailleurs reparti à la hausse en avril à 7,9 millions, tout comme le nombre de personnes qui ont cessé de chercher du travail par "découragement" (830.000).

Les minorités restent par ailleurs les premières victimes du chômage: 13,2% des Afro-Américains sont encore sans emploi tout comme 9% des Hispaniques, selon les statistiques du ministère.

Les analystes relèvent également que la durée moyenne de travail hebdomadaire a reculé en avril, suggérant que les employeurs ont "réduit leur production" tout en continuant à embaucher, note Chris Low, de FTN Financial.

Des Américains à la recherche d'un emploi dans un salon de recrutement, le 6 mars 2013 à New York [Spencer Platt / Getty Images/AFP/Archives]
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Des Américains à la recherche d'un emploi dans un salon de recrutement, le 6 mars 2013 à New York
 

Même s'il est contrasté, ce nouveau panorama de l'emploi aux Etats-Unis ne devrait toutefois pas pousser la Banque centrale américaine (Fed) à accroître son soutien à l'économie, selon les experts.

Mercredi, la Fed a laissé la porte ouverte à une accélération des rachats d'actifs, notamment de bons du Trésor, au cas où la situation du marché de l'emploi se dégraderait.

"Un tableau contrasté est toujours meilleur qu'un panorama dégradé et ne devrait pas suffire à convaincre la Fed d'adopter une politique plus agressive", assure Chris Low.

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