En direct
A suivre

L'immobilier neuf a dévissé en 2012

Construction de logements neufs à l'Haÿ-les-Roses en banlieue parisienne [Fred Dufour / AFP/Archives] Construction de logements neufs à l'Haÿ-les-Roses en banlieue parisienne [Fred Dufour / AFP/Archives]

Le nombre de mises en chantier de logements neufs en France a chuté de 19,6% en 2012 à 304.234, un repli attribué à la dégradation de la conjoncture, un dispositif fiscal moins incitatif et au recalibrage du PTZ+, autant de facteurs qui devraient encore peser en 2013.

Le nombre de permis de construire accordés l'an dernier pour des logements neufs a pour sa part reculé de 7,7% à 429.851 unités, selon des chiffres publiés mardi par le ministère du logement, du développement durable et des statistiques.

Au cours du dernier trimestre, la tendance s'est affirmée, avec une baisse de 30,1% des mises en chantier et de 24,8% des permis de construire.

Lors des trois premiers trimestres de l'année, la baisse du nombre des permis de construire n'avait jamais excédé 1,9% (deuxième trimestre).

"Depuis le début de l'été, ça a décroché", a commenté Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest, au sujet des mises en chantier.

Pris sur douze mois glissants, le recul du nombre de mises en chantier enregistré en 2012 est le plus important depuis septembre 2009 (qui reprenait les mises en chantier d'octobre 2008 à septembre 2009).

Pour M. Mouillart, le fort repli enregistré en fin d'année n'est pas une surprise.

Il s'explique, pour le logement individuel, par "l'effet de la crise" et le recalibrage du PTZ+ (prêt à taux zéro) début 2012, avec l'introduction de plafonds de ressources et de conditions plus restrictives.

Quant au logement collectif, segment qui affiche un recul plus marqué encore que l'individuel, la disparition annoncée du dispositif Scellier pour l'investissement locatif a pesé, selon M. Mouillart.

L'objectif des 500.000 logements annuels s'éloigne

Le dispositif qui s'est substitué début 2013 au Scellier, baptisé "Duflot" du nom de l'actuelle ministre qui a porté le projet, n'a pas convaincu à ce jour promoteurs et investisseurs.

Le manque d'impact de ce dispositif, les incertitudes plus marquées encore sur la conjoncture et une nouvelle mouture du PTZ+ avec des plafonds de ressources de nouveau abaissés laissent augurer d'une année 2013 moins bonne encore que sa devancière.

L'indicateur avancé des mises en chantier que constitue les permis de construire en témoigne.

Les autorisations pour les logements individuels purs se sont établies à un niveau bas très tôt dans l'année, tandis que celles portant sur les logements groupés et collectifs ont connu une forte décélération en fin d'année.

Les permis de construire pour le logement collectif ont fait l'objet d'une baisse de 46,3% en décembre par rapport au même mois de 2011.

"On a dans les circuits une faible activité", prévient M. Mouillart, pour qui "la grande ligne est tracée" pour les mois à venir.

Il prévoit ainsi 284.000 mises en chantier dans le neuf environ en 2013, ce qui constituerait un repli de 6,6% par rapport à l'an passé.

La baisse devrait provenir, pour moitié, de la contraction des mises en chantier pour le secteur locatif privé et, dans une proportion beaucoup plus forte qu'en 2012, de celle du secteur locatif social, le reste étant lié à l'accession à la propriété.

"Le problème, ce n'est plus 2013, mais 2014", explique M. Mouillart, qui évoque un très léger redressement à cet horizon, bien loin de l'objectif du gouvernement, qui s'était fixé 500.000 logements par an.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités