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Syrie : le régime avance dans les quartiers rebelles d'Alep

Un secouriste syrien porte une femme sauvée des décombres d'un immeuble après des bombardements dans le quartier d'al-Hamra à Alep, tenu par les rebelles, le 20 novembre 2016  [THAER MOHAMMED / AFP] A Alep-Est, tombée aux mains des rebelles en 2012, ce sont 250.000 personnes qui ne sont plus ravitaillées ou secourues depuis plus de quatre mois. [THAER MOHAMMED / AFP]

Les troupes du régime syrien progressent rapidement dans les quartiers rebelles d'Alep, qui sont soumis depuis quatre mois à la "tactique cruelle" du siège comme "près d'un million" de personnes au total en Syrie selon l'ONU.

Le nombre de personnes assiégées par les belligérants dans le pays est passé de 393.700 il y a un an à 974.080, a indiqué lundi devant le Conseil de sécurité le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.

Habitants "isolés, affamés, bombardés"

Les habitants "sont isolés, affamés, bombardés et privés d'aide médicale et d'assistance humanitaire afin de les forcer à se soumettre ou à fuir", a-t-il souligné. "C'est une tactique délibérée (...) une forme cruelle de punition collective".

Carte d'Alep montrant les zones de contrôle, les quartiers rebelles et les zones de combats au sol.  [Sabrina BLANCHARD, Thomas SAINT-CRICQ, Paz PIZARRO / AFP]
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Carte d'Alep montrant les zones de contrôle, les quartiers rebelles et les zones de combats au sol.

 

A Alep-Est, tombée aux mains des rebelles en 2012, ce sont 250.000 personnes qui ne sont plus ravitaillées ou secourues depuis plus de quatre mois.

Communaute internationale impuissante

Mais la communauté internationale semble plus que jamais impuissante à contrecarrer la détermination de Damas et de ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais à reconquérir l'ensemble de la deuxième ville du pays et principal front d'un conflit qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans et demi. L'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft a qualifié lundi de "barbare" la campagne de bombardements sur Alep-Est et son homologue français François Delattre a dénoncé une "stratégie de guerre totale pour reprendre Alep à tout prix".

L'ambassadrice américaine Samantha Power a elle égrené devant le Conseil de sécurité les noms d'une douzaine d'officiers syriens accusés d'avoir ordonné d'attaquer des cibles civiles ou de torturer des opposants. "Ils doivent savoir (...) qu'un jour ils devront rendre des comptes", a-t-elle dit.

A lire aussi : Plus aucun hôpital en état de fonctionner dans Alep-est

A Washington, le département d'Etat, dont le chef John Kerry continue de croire à une solution diplomatique multilatérale pour la Syrie, a qualifié d'"abomination l'absence d'aide humanitaire à Alep depuis bien plus d'un mois pendant que les pilonnages et bombardements non seulement continuent mais semblent s'intensifier".

Dans les quartiers rebelles d'Alep, le correspondant de l'AFP a constaté lundi que les bombardements étaient incessants, avec des bruits d'explosion d'une violence inouïe.

Au moins 15 civils ont péri d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), rejoignant les plus de 100 victimes civiles de cette campagne de bombardements qui a débuté il y a une semaine.

Sur le terrain, les troupes gouvernementales ont consolidé lundi leurs positions après être entrées la veille pour la première fois dans le quartier de Massaken Hanano, dans le nord-est d’Alep, selon l'OSDH. Ce quartier a une valeur symbolique puisque c'était le premier dont s'étaient emparés les rebelles en 2012.

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