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Harvard : l'université s'excuse d'avoir exposé un livre relié en peau humaine

Fondée en 1638, l’université Harvard accueille la plus grande bibliothèque universitaire du monde avec près de 16 millions d’ouvrages. [Maddie Meyer / Getty Images via AFP]

La prestigieuse université américaine vient de retirer de sa bibliothèque un livre contenant une reliure en peau humaine. L'ouvrage, français, était sur les étagères depuis près d'un siècle.

C'est une affaire surprenante qui secoue Harvard. La célèbre université située à Boston (États-Unis) vient de présenter ses excuses dans un communiqué. La raison : elle a exposé dans sa bibliothèque un exemplaire des «Destinées de l'âme», un livre du Français Arsène Houssaye dont les pages étaient reliées avec de la peau humaine. Mais comment cela a-t-il pu arriver ?

L'écrivain avait offert son livre à un ami, le docteur Ludovic Bouland. Ce dernier a alors décidé de relier une partie des pages avec de la peau humaine. Celle-ci a été prélevée sur le corps d'une patiente décédée dans un hôpital. Une note manuscrite laissée par le médecin explique «qu'un livre sur l'âme humaine méritait d'avoir une couverture humaine». L'ouvrage est ensuite arrivé dans les mains de John B. Stetson Junior, diplomate et homme d'affaire américain qui l'a mis en dépôt à la bibliothèque en 1934. Depuis, le livre reposait sur ses étagères.

Une pratique ancienne et macabre

Mais en 2014, Harvard fait tester la reliure, confirmant qu'elle est bien constituée en partie de peau humaine. Une pratique macabre appelée «bibliopégie anthropodermique» que l'université déplore, la jugeant contraire à ses normes éthiques. «La bibliothèque de Harvard reconnaît les échecs passés dans la gestion du livre qui ont [...] compromis la dignité de l'être humain dont les restes ont été utilisés pour sa reliure. Nous nous excusons auprès des personnes lésées par ces actions», explique-t-elle.

La peau humaine a depuis été retirée de la reliure. La bibliothèque va procéder à des recherches afin d'identifier la défunte et va se rapprocher des autorités françaises pour qu'elles puissent disposer des restes. Un processus qui devrait prendre plusieurs mois.

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