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Isère : un festival de black métal néonazi organisé dans un village, malgré l'interdiction du département

Les organisateurs risquent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende et les participants une contravention de quatrième classe, passible de quelques centaines d'euros au plus. [DENIS CHARLET / AFP]

Alors que cinq départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’étaient opposés à la tenue d’un festival de black métal considéré comme néonazi par la préfecture du département, celui-ci a finalement été organisé en dépit de l’avis des autorités, dans le village de Vézeronce-Curtin (Isère), est-il précisé dans un communiqué.

Un passage en force. Samedi 24 février, l’événement «Call of terror», un festival de black métal considéré comme proche de la mouvance néonazie par la préfecture, a été organisé dans un village isérois malgré l’interdiction formulée par les autorités du département. Ces dernières ont finalement appris «vers la fin d'après-midi» que le concert non-autorisé se tenait à Vézeronce-Curtin «dans une salle communale qui avait été louée à un particulier sans que la commune ne connaisse le motif ou la nature de ce rassemblement», a indiqué la préfecture dans un communiqué diffusé le même jour.

L'organisateur du festival «Call of terror» s'est vu notifier par la gendarmerie l'arrêté d'interdiction mais «a refusé d'en respecter les termes», selon la même source. La date du 24 février n’a pas été choisie au hasard : il s’agit de la date anniversaire de la création du parti national-socialiste d'Adolf Hitler, d’après la même source.

Cinq points de contrôles mis en place par la gendarmerie

En tête d'affiche, le festival avait placé le groupe polonais Graveland, connu «pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich» et d'autres, comme «Leibwächter» (garde du corps) en référence à la division SS chargée de la protection rapprochée d'Adolf Hitler. Annoncé sur les réseaux sociaux sans autre indication de lieu que «Région Rhône Alpes», l'événement avait été interdit dans cinq départements, dont l'Isère, car «proche de l'idéologie néonazie» et afin de «prévenir toute atteinte à l'ordre public», a rappelé la préfecture.

Cinq points de contrôles ont été mis en place par la gendarmerie sur les principales routes d'accès à cette commune de 2.000 habitants, à moins d'une heure de route de Lyon, un des fiefs de l'ultradroite. Ces «contrôles systématiques» sont menés en vue «des poursuites qui pourront être engagées contre les organisateurs ou les participants», selon la préfecture. 

Les organisateurs risquent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende et les participants une contravention de quatrième classe, passible de quelques centaines d'euros au plus.

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