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Napoléon : Waterloo, Austerlitz, Wagram… Dans quels pays ses 10 plus grandes batailles se sont-elles déroulées ?

Joaquin Phoenix incarne l’empereur dans le film de Ridley Scott. [© Apple Original Films]

Dans le film «Napoléon», Ridley Scott reproduit quelques-unes des grandes batailles napoléoniennes à travers l’Europe. Où exactement ? Voici les pays actuels qui ont été le théâtre des plus grandes batailles de l’armée impériale de Napoléon Ier.

La bataille des Pyramides – 21 juillet 1798

C’est en Égypte que le général Bonaparte remporte une des plus prestigieuses victoires de cette expédition militaire – et scientifique – visant à barrer la route des Indes à la Grande-Bretagne. C’est dans la ville d’Embabeh, à quelques lieues des pyramides situées sur le plateau de Gizeh, qu’il haranguera ses troupes avec cette phrase devenue célèbre : «Du haut de ces Pyramides quarante siècles vous contemplent !» Les légendaires Mamelouks ne feront pas le poids face à l’infanterie du corps expéditionnaire français. Génie militaire, Bonaparte confirme qu’il est aussi un excellent communicant en baptisant lui-même cette bataille de «Bataille des pyramides». De quoi faire rêver les populations.

La bataille de Trafalgar – 21 octobre 1805

C’est une bataille navale qui se déroule en Espagne, au large du Cap de Trafalgar situé dans la commune de Barbate près de Cadix en Andalousie, dans l’océan Atlantique. Malgré leur infériorité numérique (27 navires contre 33 pour la flotte franco-espagnole), les troupes anglaises bénéficient du génie tactique du vice-amiral Horatio Nelson qui, au terme d’une lutte sanglante, trouvera la mort avec 449 de ses marins. En face, c’est l’amiral Villeneuve qui a la charge de piloter l’assaut. Sa terrible défaite mettra fin aux ambitions de Napoléon d’envahir la Grande-Bretagne. Elle aura aussi, et surtout, pour conséquence d’asseoir définitivement la supériorité navale britannique pour le siècle à venir.  

La bataille d’Austerlitz – 2 décembre 1805

Peut-être la plus mémorable des victoires de Napoléon. Également surnommée la «Bataille des trois empereurs» en raison de la présence de François Ier d’Autriche, du tsar Alexandre Ier, et de Napoléon, la bataille d’Austerlitz s’est déroulée entre les villes de Brünn et Austerlitz, dans le sud de la Moravie, autrefois possession de la monarchie autrichienne, et qui se trouvent aujourd’hui en Tchéquie. Elle est considérée comme un chef d’œuvre tactique qui est toujours enseigné dans les écoles militaires. En infériorité numérique (50.000 hommes contre 86.000), Napoléon va exagérer sa faiblesse aux yeux des forces Austro-russes, en exposant notamment le flanc droit de son dispositif afin de pousser l’ennemi à la faute. Pour mieux contre-attaquer derrière. La victoire est totale !

La bataille d’Iéna – 14 octobre 1806

La bataille d’Iéna s’est déroulée entre les villes de Weimar et de Liepzig, en Allemagne. Elle oppose la Grande Armée à la Prusse dont les troupes sont placées sous les ordres du général de Hohenlohe. Aidé par le maréchal Davout, qui remportera la bataille d’Auerstaedt le même jour, Napoléon remporte, là encore, une victoire totale sur ses opposants. L’armée prussienne de Frédéric le Grand, autrefois redoutée dans toute l’Europe, n’a pas su évoluer, et a été pulvérisée par les Français. Une bataille qui traumatisera durablement les élites prussiennes dont le royaume s’écroulera en quelques semaines, suite à cette défaite.

La bataille d’Eylau – 7 et 8 février 1807

Une victoire in extremis. La bataille d’Eylau se déroule dans une ville connue aujourd’hui sous le nom de Bagrationovsk, en Russie. Elle oppose les forces armées de Napoléon à celle du général russe Bennigsen, qui a été envoyé en renfort par le tsar Alexandre Ier après l’échec de la Prusse. Des mots de Napoléon lui-même, le combat sera une véritable «boucherie», avec des charges à répétition de la cavalerie, dont celle monumentale dirigée par le maréchal Joachim Murat, qui ne déboucheront sur aucun avantage décisif. Après deux jours de lutte sanglante, Napoléon ressort vainqueur par défaut dans la mesure où il a su garder le contrôle du terrain, mais au prix de pertes colossales dans les rangs de son armée.  

La bataille de Friedland – 14 juin 1807

Quatre mois après le carnage de la bataille d’Eylau, c’est dans la ville de Pravdinsk, en Russie, que se déroule la bataille de Friedland. Comme pour Austerlitz, elle est perçue comme une des victoires les plus éclatantes de Napoléon qui terrasse l’armée russe grâce à son artillerie. La Russie et la Prusse se retrouvent contraints de négocier une paix coûteuse avec la France, avec la signature des traités de Tilsit, en juillet de la même année. L’Empire napoléonien est, alors, à son apogée.

La bataille de Wagram – 5 et 6 juillet 1809

La dernière grande victoire de Napoléon sur un champ de bataille se déroule dans le village de Wagram, à 15 kilomètres de Vienne, en Autriche, dans les plaines de Marchfeld. L’armée impériale française affronte pendant deux jours l’armée autrichienne placée sous le commandement de l’archiduc Charles d’Autriche-Teschen. Il semble loin le temps des victoires éclaires. Le champ de bataille voit 300.000 hommes s’entretuer, avec 70.000 morts à la clef. La Grande Armée ressort épuisée de ce conflit, et montre des premiers signes de faiblesses.

La bataille de la Moskova – 7 septembre 1812

C’est près du village de Borodino et de la ville de Mojaïsk, à 125 kilomètres à l’ouest de Moscou, que se déroule la bataille de la Moskova. Ce ne sont pas moins de 250.000 hommes qui s’affrontent sur le champ de bataille, et là encore, les pertes sont colossales avec plus de 70.000 morts. Napoléon et la Grande Armée, forte de 600.000 hommes, avait pénétré sur le territoire russe le 25 juin avec l’objectif de forcer le tsar Alexandre Ier à respecter le Traité de Tilsit signé cinq ans plus tôt. L’Empereur remporte une victoire tactique, mais celle-ci est loin d’être décisive. Il poussera ses troupes jusqu’à Moscou, qu’il trouvera vide à son arrivée. Avant qu'elle ne soit incendiée par les russes. Cet épisode sera suivi de la retraite de Russie, qui provoquera une hécatombe dans les rangs de l’armée impériale.

La bataille de Liepzig – 16 au 19 octobre 1813

C’est une des batailles les plus importantes des guerres napoléoniennes. Également baptisée la «Bataille des Nations», elle se déroule aux environs de Leipzig, en Allemagne. Les ennemis de Napoléon profitent de l’affaiblissement de la Grande Armée à son retour de Russie pour former la Sixième Coalition regroupant la Prusse, l’Autriche, la Suède et l’armée russe. Et là encore, c’est un véritable massacre qui se joue sur le champ de bataille. Ce sera la plus grande défaite subie par l’Empereur, qui abdiquera quelques mois plus tard, avant de commencer son exil – le premier – sur l’île d’Elbe. L’Autriche et la Prusse se disputeront par la suite le territoire, cette dernière emportant la mise afin de permettre l’unification des Allemands en un seul État.

La bataille de Waterloo – 18 juin 1815

La victoire des Anglais et des Prussiens à Waterloo, non loin de Bruxelles, en Belgique, vient mettre fin à quasiment 20 ans de campagne guerrière ininterrompue. En France, la bataille est également connue sous le nom de «bataille du Mont Saint-Jean», qui désigne le lieu exact de l’affrontement. Quelques mois auparavant, Napoléon s’était échappé de l’île d’Elbe où il était retenu prisonnier pour rejoindre Paris où, porté par sa gloire passée, il reprend le pouvoir sans grande difficulté. Un retour qui a poussé la Russie, la Prusse, l’Autriche et l’Angleterre a formé une nouvelle coalition en vue de préparer l’invasion de la France. Napoléon parvient à rassembler une armée de 120.000 hommes, mais celle-ci finira par plier après l’ultime offensive du maréchal Blücher qui, ironie du sort, est celui qui avait connu le plus grand nombre de défaites face à Napoléon. C’est la chute définitive du Premier Empire. Et le début d’une paix longue de près de 50 ans en Europe, après ce qui restera le dernier affrontement armé entre la France et l’Angleterre.

À noter que la bataille de la Bérézina, du nom de la rivière située dans l'actuelle Biélorussie, qui se déroula fin novembre 1812 et symbolise la douloureuse retraite de Russie pour les armées napoléoniennes, est avant tout célèbre pour l'expression qui en a découlé, synonyme de débâcle. Il s'agit pourtant d'une bataille victorieuse pour Napoléon. Une victoire qu'on pourrait qualifier, pour rester dans le jargon militaire, de victoire à la Pyrrhus.

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